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.Cette guerre n’est pas limitée au territoire malheureux du royaume de Jérusalem.Cette guerre n’est pas tranchée par la bataille de Hattin.Cette guerre est une guerre sainte.Toutes les fautes, tous les retards, toutes les souffrances, n’empêchent pas qu’il y a, dans le monde, tous les moyens nécessaires pour écraser un jour les Infidèles.Foudroyés aujourd’hui par les forces païennes, nous pourrons vaincre dans l’avenir si Dieu le veut ! Le destin du monde est là.Nous, Guy de Lusignan, invitons les chevaliers et les soldats chrétiens qui se trouvent en Terre sainte ou qui viendraient à s’y trouver, avec leurs armes ou sans leurs armes, j’invite les sapeurs, les artisans et tous les ouvriers spécialisés dans l’armement qui se trouvent en Terre sainte ou qui viendraient à s’y trouver, à nous rejoindre à Tripoli afin de poursuivre le combat.Quoi qu’il arrive, la flamme de la résistance chrétienne ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas !À peine eut-il fini de parler que ses hommes dégainèrent à leur tour leur épée et la brandirent vers le ciel, avant de la heurter bruyamment contre leur bouclier.Enfin, ayant longuement acclamé leur roi, ils s’en allèrent vers Tripoli.Lorsqu’ils furent partis, seuls cinq chevaux restaient encore sous les remparts de la cité.Le lourd pont-levis s’abaissa dans un grondement de chaînes, et Conrad de Montferrat fit son apparition.Il s’avança vers son père, et l’étreignit chaleureusement.— Père ! Je me réjouis de vous revoir en vie ! J’aurais bien donné l’ordre de préparer un festin pour fêter nos retrouvailles, mais j’ai, hélas, déjà commandé qu’on rationne les vivres.Cependant Guillaume n’avait nul besoin d’un banquet.Revoir son fils lui donnait plus de joie encore que la danse de Cassiopée, sous la tente de Saladin.— Tu dois un père à Saladin, dit-il en embrassant tendrement son fils.Ainsi qu’à Cassiopée.— Je n’oublierai pas, répondit Conrad en se tournant vers elle pour lui demander : Si j’ai bien compris, vous ne l’avez donc pas retrouvé ?Cassiopée descendit de sa monture, et en confia les rênes à l’un des pages de Conrad.— Hélas non, soupira-t-elle.Se rendre aux Enfers est beaucoup plus difficile que ne le croyait Virgile.À ce propos, comment va Chefalitione ?— Suivez-moi au port, répondit Montferrat.Vous verrez par vous-même.48.« Chagrins, malheurs, nous les avons eux, et c’est tout !Dans ce monde, un instant d’asile, nous l’avons reçu, et c’est tout !L’énigme de la Création nous demeure une énigme entièreEt nous partons pleins de regrets, sans en savoir plus.Et c’est tout ! »(OMAR KHAYYAM,Les Quatrains Rubbâ’yât.)Conrad de Montferrat les entraîna vers le port, mais La Stella di Dio n’y était plus.Deux autres embarcations étaient amarrées à sa place – l’une, petite et ronde, pour aller à la pêche ; l’autre, droite et racée, pour assiéger l’adversaire, le prendre en chasse et couler ses nefs.— Chefalitione est parti ? demanda Cassiopée.— Oui, répondit Montferrat, l’air réjoui.— Où ça ?— À Venise, pour y acheter des armes, dit-il en baissant les yeux vers Crucifère.Cassiopée eut un sourire en repensant aux bourses d’or et de diamants qu’elle avait dissimulées dans la cassette de Montferrat.Y avait-il un rapport entre cet achat d’armes et cet afflux d’argent ? Apparemment oui, car Montferrat continuait :— Vous ne devinerez jamais ce que j’ai découvert dans le coffret où je gardais mon petit tableau…— Quoi donc ? demanda Cassiopée le plus innocemment du monde.— Deux bourses pleines d’or et de diamants !Montferrat était transporté.Pour lui, c’était un don des cieux.— Le signe que Dieu m’a désigné, moi, Conrad, comme gardien de cette ville… Les rois comptent sur moi.— À ce propos, avez-vous des nouvelles de Josias ? A-t-il réussi à convaincre Angleterre et France de traverser la mer ?— Hélas non, pas encore.J’ai un peu exagéré, tout à l’heure, quand j’ai dit à Guy que les rois venaient… Mais ça ne saurait tarder ! D’ailleurs, après Venise, Chefalitione a ordre de se rendre à Marseille, pour y attendre Josias.— Mais alors, cela veut dire qu’il n’y a pas de navire pour nous ramener en France ?— Il va falloir patienter, répondit Conrad.Cassiopée s’arrêta de marcher, et avec elle Emmanuel, Gargano et Kunar Sell.Autour d’eux des portefaix s’activaient, chargeant et déchargeant des navires, sous les regards de mouettes à l’air moqueur.— C’est là un contretemps fâcheux, soupira Cassiopée.J’avais à faire en France.N’y a-t-il pas moyen de…— Hélas, trois fois hélas, non [ Pobierz całość w formacie PDF ]