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.- Alors o˘ est-elle ? "Les personnes présentes échangèrent des regards.McCoy haussa les épaules d'un air résigné." Il doit savoir ce qu'il veut."Nolan hocha la tête d'un air dépité.Il ouvrit un tiroir du bureau et y prit la cassette vidéo." Il y a un téléviseur et un magnétoscope dans une pièce du rez-de-chaussée."Coltrane attendit qu'il lui indique le chemin." Mais je tiens à souligner.commença Nolan.- que ce n'est pas, selon vous, une bonne idée, l'interrompit Coltrane.Bien.Maintenant, allons-y."Jennifer resta en arrière." Tu ne viens pas?- Non.- Je comprends ", dit Coltrane.Elle se laissa tomber sur une chaise et il posa sa main sur son épaule qu'il serra d'un geste rassurant." Détends-toi.Ce ne sera pas long."Assailli par des émotions contraires, il attarda quelques instants 139son regard sur elle puis suivit Nolan et McCoy à l'extérieur du bureau.Dans le couloir, McCoy dit: " Vous vous êtes peut-être un peu avancé en disant que vous seriez bientôt de retour.- Je ne comprends pas.- Ilkovic avait programmé la vitesse de la cassette pour un enregistrement de six heures.- Et alors ?-Elle va jusqu'au bout des six heures."5La pièce était étroite, plongée dans l'ombre.Elle n'avait pas de fenêtres.Le téléviseur était un dix-huit pouces abîmé sous lequel un magnétoscope était posé sur une étagère.Pendant que Nolan mettait la cassette dans l'appareil, Coltrane tira une chaise métallique devant l'écran.Mccoy, grave, ferma la porte.Bien que la définition de l'image, enregistrée à vitesse lente, f˚t mauvaise, elle frappa Coltrane par son réalisme terrifiant.La lueur jaune de l'ampoule fixée au plafond du sous-sol de ses grandsparents - il se rappela tout le temps qu'il y avait passé dans sa jeunesse - lui permit de voir sa grand-mère et son grand-père debout sur la pointe des pieds sur un banc.Ils avaient les mains liées derrière le dos.Du ruban adhésif leur recouvrait la bouche.Leurs yeux de vieillards étaient exorbités par l'affolement et par la corde, fixée à une poutre du plafond, qui leur enserrait le cou.Son grand-père était en pyjama, sa grand-mère en peignoir.En pantoufles l'un et l'autre, leurs talons nus hissés vers le haut, ils se soutenaient sur les orteils." Ma grand-mère est asthmatique." Coltrane pouvait à peine parler." Le ruban adhésif qu'elle a sur la bouche doit lui faire souffrir le martyre.Regardez comme sa poitrine se soulève."Une voix gutturale à l'accent slave, venant de derrière la caméra, prit la parole." Etes-vous à l'aise ? Les cordes ne sont pas trop serrées ?J'espère que je ne vous ai pas coupé la circulation."Le grand-père de Coltrane s'efforça de parler à travers le ruban adhésif.140" Je vous en prie, dit la voix gutturale.Mes instructions étaient claires.Ne faites pas de mouvements inutiles.>Son grand-père renonça à essayer de parler.Il ferma les yeux et parut se concentrer pour maîtriser sa respiration." Bien, dit la voix.Maintenant, je vais devoir être impoli et vous laisser seuls quelques instants.Je n'ai pas pris mon petit déjeuner.Je suis s˚r que vous ne m'en voudrez pas si je monte me préparer une assiette de ces gaufres que vous n'avez pas eu le temps de manger.C'est aux myrtilles que je les préfère.Je vous en rapporterais volontiers mais vous êtes occupés."Du bois craqua et des sons s'estompèrent comme si quelqu'un grimpait un escalier.Les grands-parents de Coltrane échangèrent un regard désespéré.D'autres émotions se lisaient aussi dans leurs yeux: la volonté de survivre, le chagrin pour ce que l'autre était en train de souffrir et, surtout, de l'amour.L'image devint floue.Sentant un go˚t salé dans la bouche, Coltrane s'aperçut qu'il pleurait.Il s'essuya les yeux avec la manche de sa chemise, ce qui lui demanda un effort démesuré.Moindre cependant que celui fourni par ses grands-parents pour rester debout sur les orteils
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