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.Marie-Jeanne, pressentant qu’elle avait fait une lourde gaffe et peut-être pire encore, baissa le nez.– Allons voir cela ! décidait le détective d’un air résolu.Et il ajouta :– Vous, Pierre, reprenez votre faction, et vous, Marie-Jeanne, accompagnez-moi ; car j’aurai sans doute des questions à vous poser, et il faut que vous soyez là pour me répondre.– L’électricité est revenue, déclarait la commère, navrée à l’idée d’être de nouveau arrachée à ses fourneaux.– Cela ne fait rien !… posait Chantecoq, sur un ton qui n’admettait pas de réplique.– Et mon boeuf ?– Il cuira sans vous.– Mais il cuira trop !– Eh bien ! nous mangerons moins.Quelques secondes après, Chantecoq, sa fille, le reporter et la cuisinière pénétraient dans la cave.Le détective tourna un commutateur… Une clarté se répandit, très suffisante pour permettre au limier de procéder à ses investigations.Celui-ci se dirigea tout droit vers le compteur… contre lequel il appuya son oreille.Et, dans un profond silence, il écouta.Le très léger tic-tac du réveil parvint à son oreille… Il écouta encore, puis, se tournant vers Jacques, Colette et Marie-Jeanne, il scanda froidement :– Il y a une bombe, là-dedans.– Une bombe ! répéta Marie-Jeanne, effrayée.Et elle se laissa tomber sur une caisse à savons, qui s’effondra sous son poids.Tandis que le reporter l’aidait à se relever, Chantecoq, avec ce merveilleux sang-froid qui ne l’abandonnait jamais, même au cours des situations les plus périlleuses, dit à sa fille :– Va vite me chercher la boîte B, qui se trouve dans mon laboratoire, dans le tiroir de l’armoire numéro 3.La jeune fille obéit aussitôt.– Mon Dieu ! Mon Dieu ! se lamentait Marie-Jeanne… Pourvu que nous ne sautions pas, pendant ce temps-là !– Ne dites donc pas de bêtises, proférait Chantecoq… Cette bombe, j’en suis sûr, a été réglée de telle sorte qu’elle ne doit éclater qu’à une heure où celui qui l’a fabriquée est bien sûr que je serai chez moi… c’est-à-dire pendant la nuit.– C’est la logique et l’évidence mêmes, affirmait Bellegarde.Marie-Jeanne reprenait :– Monsieur Chantecoq, pardonnez-nous, à mon mari et à moi ; je vous assure que Pierre fait pourtant bien attention et moi aussi… On fait tout ce qu’on peut, je vous le jure.« Mais qu’est-ce que vous voulez, poursuivait le cordon-bleu, on ne peut pas penser à tout… Ces bonshommes-là étaient si naturels… Je suis certaine que vous-mêmes, qui êtes le plus malin de tous les malins, vous les auriez pris, comme mon mari et moi, pour des ouvriers du gaz.– Vous dites qu’ils étaient deux ? interrogeait le détective.– Oui, monsieur.Un noiraud en salopette bleue… avec une petite moustache et…– Tiens !… tiens !… fit Jacques.Marie-Jeanne continuait :– Et un bossu.– Un bossu ? répéta le journaliste.– Qui portait son sac à outils sur son dos…Chantecoq n’écoutait plus la commère.D’un regard, il interrogeait Bellegarde qui lui répondait aussitôt :– Il n’y a pas l’ombre d’un doute.Ces deux hommes qui ont apporté ici ce compteur sont bien ceux qui ont voulu m’assassiner.Colette reparaissait avec la boîte que son père l’avait envoyée chercher.Elle contenait plusieurs outils… à l’aide desquels, rapidement, le détective démonta le compteur, tout en ayant soin de laisser la canalisation branchée sur le tuyau d’arrivée.– Je m’arrangerai avec la compagnie, fit-il… Car il ne faut pas que cette bonne Marie-Jeanne manque de gaz.Après avoir placé le compteur sur son épaule, il quitta la cave, suivi par Colette, Jacques et Marie-Jeanne, qui avait eu soin de reprendre la boîte à outils.Il gagna aussitôt son laboratoire… déposa le compteur sur une table et, avec une dextérité remarquable, il dévissa les écrous qui maintenaient la paroi intérieure.– Vous voyez que j’avais raison, fit-il en désignant à sa fille et au journaliste l’intérieur du compteur où Lüchner, avait déposé la bombe et la pendulette.Et, tout en désignant l’aiguille d’arrêt, il ajouta :– Je ne me suis pas trompé… Belphégor avait bien décidé de nous faire sauter à vingt-deux heures !Colette, en un geste instinctif, saisit la main de Jacques.Son père reprenait, en souriant :– Très ingénieux ce petit appareil.Et, avec un calme étonnant, en même temps qu’une adresse merveilleuse, il commença à enlever, à l’aide d’une pince, les fils qui reliaient la pendulette à la bombe.Tandis qu’il achevait son délicat travail, Colette reprenait :– Nous l’avons échappé belle !Jacques s’écriait :– Tout est bien qui finit bien, et nous n’avons plus qu’à attendre la visite du baron Papillon.– Oh ! le baron Papillon… lança Chantecoq, j’ai l’idée que nous ne le verrons pas ce soir.– Pourquoi ? firent simultanément les deux jeunes gens [ Pobierz całość w formacie PDF ]