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.Il y avait tout simplement trop de membres de l’Aléréenne Libre autour d’eux, et dans toute légion aléréenne normale, les ordres d’un Tribun recevaient toujours immédiatement le soutien de tout légionnaire et centurion en vue.C’est alors qu’un autre cavalier arriva au galop de la ville, en talonnant sa monture tout du long ; lorsque l’animal arriva, il était au bord de l’hystérie.Il se cabra avec un hennissement, battant l’air de ses sabots, et le cavalier, se laissant tomber à terre, arracha son casque et tira son épée de sa ceinture.Tavi le reconnut immédiatement, bien que la dernière fois qu’il avait vu Durias, celui-ci n’ait pas eu les traits ainsi tordus de rage.Quelque chose se tramait ici, quelque chose de plus que la simple tension qui régnait habituellement en temps de guerre.Les réactions des Aléréens Libres étaient bien trop vives, et un tel comportement n’était jamais anodin.Cela ne présageait rien de bon pour Tavi et ses compagnons.Les hommes d’humeur si excitée étaient capables de tout.Tavi se crispa, se préparant à puiser dans le vent pour dégainer son arme avant qu’on l’en empêche ; mais Durias se dirigea vers le Tribun au regard dur et, sans un mot, le frappa au visage du revers de sa main vide.Le Tribun tituba.Durias leva son épée et en donna un coup violent sur la poitrine cuirassée de l’homme, le faisant tomber par terre.— Si tu te relèves, gronda Durias, je te tranche cette tête qui ne te sert à rien, Manus.Le Tribun leva des yeux furieux sur lui.— Centurion, j’aurai votre peau pour…Durias prit son élan et lui décocha un coup du talon de sa botte dans la bouche.La tête de l’homme partit violemment en arrière dans une pluie soudaine de dents cassées, et il s’effondra par terre, sans connaissance.Durias le contempla d’un œil noir avant de tourner le regard vers le centurion voisin.— Il a encore un coup dans le nez ?Le centurion fit une grimace de dégoût et hocha la tête.— Alors trouvez-lui quelque chose de plus fort, fit Durias.S’il est trop ivre pour marcher, il le sera également pour faire quelque chose de si stupide.Maintenant, rangez-moi ce maudit bois et emmenez ces chevaux à l’écurie.Le centurion hocha la tête et entreprit aussitôt de lancer des ordres qui étaient plus ou moins exactement l’inverse de ceux qu’il venait de donner.Les légionnaires ramassèrent le Tribun inconscient et l’emportèrent.Durias, qui paraissait encore plus râblé en armure que lorsqu’il portait sa tenue d’éclaireur, se retourna pour marcher vers Tavi, en rengainant son épée.Il lui adressa un hochement de tête en approchant.— Capitaine.— Durias, répondit Tavi.Ravi de vous revoir, tout bien considéré.Le centurion de l’Aléréenne Libre esquissa l’ombre d’un sourire.— J’aimerais pouvoir dire de même.Mais il faut qu’on vous sorte d’ici.— Pas tant que je n’aurai pas parlé à Nasaug.Durias durcit le regard, et ses yeux se détournèrent brièvement de Tavi pour regarder le chariot et ses passagers avant de revenir vers lui.— Vous plaisantez.— Le moment semble mal choisi pour faire preuve de légèreté, répliqua Tavi.Il faut que je le voie.— Il faut surtout que vous quittiez cet endroit, insista Durias.Heureusement, dans le cas présent, l’un n’exclut pas l’autre.Nasaug est sur le terrain.Tavi grimaça à cette confirmation de ses suspicions concernant le plan du chef canim.— Je vois.On vous suit, alors.— D’accord.Durias revint vers son cheval et remonta en selle sans prendre la peine d’utiliser les étriers, en se hissant à la seule force de ses bras et de son torse.Il adressa un hochement de tête à leur garde canim :— Merci, Sarsh.Je prends la relève.Le Canim pencha la tête de côté avec nonchalance et grommela :— Faites attention à celui qui est à cheval.Il est plus rapide qu’il en a l’air.Durias hocha la tête en fronçant les sourcils.— Par ici.Le petit groupe lui emboîta le pas, s’éloignant de Port-aux-Mâts en direction du nord.Une fois à bonne distance des remparts, Tavi poussa sa monture en avant pour rejoindre l’Aléréen Libre.— Sacré comité d’accueil qu’on a eu là , dit-il doucement.À quoi est-ce dû ?Durias le regarda du coin de l’œil, sans révéler la moindre émotion
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