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.C’était ma seule fenêtre.Il n’y aurait pas d’autre chance.— Une opération biopirate trafique du matériel militaire volé sur la Côte ouest, ai-je dit avec prudence.Ils se servent d’endroits du genre du Jerry’s comme façade.— Et ils ont appelé les Corps diplomatiques pour ça ? a demandé la femme d’un ton méprisant.Pour des biopirates ? Allons, Ryker.C’est tout ce que vous pouvez trouver ?— Je ne suis pas Ryker, ai-je lâché.Cette enveloppe est ma couverture.OK, vous avez raison.Neuf fois sur dix, nous ne nous dérangerions pas pour une telle histoire.Les Diplos n’ont pas été conçus pour traiter ce niveau de criminalité.Mais ces types ont mis la main sur du matériel qu’ils n’auraient jamais dû toucher.Un bioware diplomatique à réponse ultrarapide… Quelque chose qu’ils n’auraient même pas dû voir.Quelqu’un est vraiment énervé, et je veux dire au niveau du Présidium des Nations unies… ils nous ont appelés.La femme a froncé les sourcils.— Le marché ?— Primo, vous me libérez et on oublie tout ça.Quiproquo professionnel.Secundo, vous m’ouvrez quelques portes.Vous me donnez des noms.Les informations circulent dans une clinique parallèle comme la vôtre.Elles me seront peut-être utiles.— Comme je l’ai dit, nous ne souhaitons pas nous impliquer…J’ai lâché la bride, laissant juste assez de colère sortir pour être crédible.— Stop ! Vous êtes impliqués.Que vous le vouliez ou non, vous avez mordu un grand coup dans quelque chose qui ne vous concernait pas.Maintenant, soit vous avalez, soit vous crachez.Vous avez le choix.Silence.Juste la brise marine entre nous et le léger roulis du bateau.— Nous allons y réfléchir.L’eau ne brillait plus comme avant.J’ai regardé derrière l’épaule de la femme.L’éclat se séparait des vagues et montait vers le ciel en s’intensifiant.La ville s’est évanouie comme dans un flash nucléaire, les bords du bateau se sont dissipés, comme pris dans la brume.La femme a disparu avec.Tout est devenu très calme.J’ai levé la main pour toucher le brouillard où s’arrêtaient les paramètres du monde.Mon bras semblait se déplacer au ralenti.Un sifflement statique montait dans le silence, comme le bruit de la pluie.L’extrémité de mes doigts est devenue transparente, puis blanche comme les minarets de la ville sous l’éclair.J’ai perdu la capacité de me mouvoir et le blanc a grimpé le long de mon bras.La respiration s’est bloquée dans ma gorge, mon cœur s’est arrêté au milieu d’un battement.J’étais…Je ne suis plus.CHAPITRE 14Je me suis réveillé une nouvelle fois, avec une sensation d’engourdissement généralisé… comme quand on se rince les mains après les avoir plongées dans du détergent ou dans du white-spirit, mais l’effet s’était étendu à tout le corps.Il s’est vite dissipé quand mon esprit s’est ajusté à son nouveau système nerveux.Le léger frisson de l’air conditionné sur la chair exposée.J’étais nu.J’ai levé la main et j’ai touché la cicatrice au-dessus de mon œil.Ils m’avaient ramené.Au-dessus de moi, le plafond était blanc, comme l’éclairage.Je me suis soulevé sur les coudes et j’ai jeté un coup d’œil.Un autre frisson, cette fois-ci interne, m’a parcouru quand j’ai vu que j’étais dans la salle d’opération.À l’autre bout de la pièce attendait une plate-forme chirurgicale d’acier poli, avec toutes les options, les rigoles pour l’écoulement du sang et les bras repliés de l’autochirurgien suspendu comme une araignée au-dessus.Aucun des systèmes n’était actif, mais le mot « stand-by » clignotait sur les petits écrans fixés dans le mur et sur le moniteur à côté de moi.Je me suis approché de l’écran pour lire la check-list qui défilait.Ils avaient programmé l’autochirurgien pour me mettre en pièces.Je me levais quand la porte s’est ouverte.La femme synthétique est entrée, avec deux médics sur ses talons.Le blaster à particules était rangé à sa ceinture et elle portait des vêtements qui m’étaient familiers.— Vos habits, a-t-elle dit en me les jetant.Habillez-vous.Un des médics a posé la main sur son bras.— Les procédures…— Ouais, a dit la femme avec une grimace.Il va nous faire quoi, un procès ? Si vous pensez que nous ne pouvons gérer que de simples enveloppements, j’irai dire deux mots à Ray afin de traiter nos affaires avec quelqu’un d’autre.— Il ne parle pas de la réintégration, ai-je observé en enfilant mon pantalon.Il veut effectuer les tests de traumatisme d’interrogatoire.— Qui vous a dit d’intervenir ?— Comme vous voulez, ai-je dit en haussant les épaules.Où allons-nous ?— Parler à quelqu’un, a-t-elle dit avant de se tourner vers les médics.S’il est qui il dit être, le trauma ne sera pas un problème.Et, s’il ne l’est pas, il revient directement ici.J’ai continué à m’habiller, aussi cool que possible.Je n’étais pas encore sorti de l’auberge.Ma tunique et ma veste étaient intactes, mais le bandana avait disparu, ce qui m’ennuyait.Je l’avais acheté quelques heures auparavant.Pas de montre non plus.Décidé à ne pas faire d’histoires, j’ai scellé mes bottes et je me suis relevé.— Alors, on va voir qui ?La femme m’a jeté un regard sombre.— Quelqu’un qui en connaît assez pour vérifier vos conneries.Ensuite, à titre personnel, je pense que nous vous ramènerons ici pour vous disperser.— Quand tout ceci sera terminé, je pourrai peut-être convaincre un de nos groupes de vous rendre visite… Dans votre vrai corps.Ils voudront sans doute vous remercier de votre soutien.Le blaster est sorti de son étui avec un bruit léger et s’est posé sous mon menton.Je n’ai pratiquement rien vu.Mes sens récemment réincorporés ont ramé pour réagir, une éternité trop tard.La femme synthétique s’est penchée près de moi.— Ne me menace jamais, sac à merde, a-t-elle murmuré.Tu fais flipper ces clowns, ça les paralyse et ils pensent que tu as assez de poids pour les entraîner au fond.Ça ne marche pas avec moi.Compris ?Je l’ai regardée du coin de l’œil.Je ne pouvais pas faire mieux avec la tête bloquée par le flingue.— Compris.— Bien, a-t-elle dit dans un souffle en retirant le blaster.Si tout se passe bien avec Ray, je m’inclinerai et je te présenterai mes excuses avec les autres.Mais, jusque-là, tu n’es rien d’autre qu’un tas de viande potentielle qui chie dans son froc pour sa pile.Nous avons arpenté des couloirs au pas de course avant de grimper dans un ascenseur identique à celui qui m’avait conduit à la clinique.J’ai de nouveau compté les étages et, quand nous sommes sortis dans le parking, mon regard s’est porté involontairement vers la porte par laquelle ils avaient emmené Louise.Mes souvenirs de la torture étaient flous, le conditionnement des Diplos enfouissait volontairement l’expérience pour éviter le traumatisme.Mais deux jours correspondaient à dix minutes en temps réel [ Pobierz całość w formacie PDF ]