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.Mais il avait touché au couteau déjà , pour un salaire puéril et burlesque ; il n’y eût pas touché pour un salaire sérieux – en ce temps-là .Une nuit pour un cent d’huîtres et ce que peut contenir de truffes le ventre d’une poularde, Chrétien Joulou Plesguen, vicomte du Bréhut, s’était battu mieux qu’un lion contre un enseigne de vaisseau en goguette à Paris.L’enseigne était breton comme lui, têtu comme lui, brave comme lui : l’arme choisie fut le poignard des officiers de marine ; l’épée eût été trop longue ; on s’aligna, en effet, pour employer la locution troupière avidement adoptée par MM.les étudiants, sur une table de marbre de cet estaminet tapageur qui déshonorait la place de l’École-de-Médecine, et qu’on appelait : la Taverne, de 1830 à 1840.La table était juste assez large pour servir de piédestal à ce groupe de gladiateurs.Ce fut un duel célèbre et dont la justice se mêla, mais pas tant que la lithographie.Le marin finit par tomber la poitrine trouée.On ferma la Taverne.Joulou se cacha chez Marguerite.Ce fut son destin.Car il s’agissait de Marguerite ; le marin avait encouru les rancunes de Marguerite.C’était Marguerite qui avait promis le cent d’huîtres et les truffes.Chez Marguerite, Joulou se laissa glisser au-dessous de son propre niveau.Il fut le domestique de Marguerite – et son maître.Parlons de Marguerite.D’où venait-elle, cette Marguerite ? Bordeaux est une provenance célèbre dans l’univers entier.Marguerite se coiffait volontiers à la mode charmante des filles de Bordeaux.Elle nouait le madras avec une coquetterie suprême.Mais elle parlait, elle écrivait surtout autrement qu’une grisette bordelaise, et son talent sur le piano annonçait des études sérieuses.D’où venait-elle ?De Bordeaux et aussi d’ailleurs.On voyage.Elle mentait quand elle se disait fille de colonel.Le lieutenant d’infanterie Sadoulas, un vieux brave qui avait conquis son épaulette lentement, à la pointe du sabre, avait ramené d’Espagne, en 1811, une verte Aragonaise qui plaisait beaucoup au régiment.L’Aragonaise était bonne personne, comme le sont généralement ses compatriotes.Depuis les sous-lieutenants, sortant de l’école militaire, jusqu’au gros major, homme sérieux et de poids, tout le monde avait à se louer d’elle.Aussi le lieutenant Sadoulas l’épousa.Vers la fin de 1812, elle mit au monde une petite fille que le gros major, son parrain, baptisa Marguerite-Aimée.Le lieutenant Sadoulas mourut comme il put, ici ou là ; son Aragonaise n’avait plus déjà le temps de s’en inquiéter.Elle tenait la maison du gros major, retiré des affaires depuis 1815.Ce gros major était un bon parrain ; il mit sa filleule dans une de ces excellentes pensions qui croissent en pleine terre autour d’Écouen et de Villiers-le-Bel, pour rendre hommage à la mémoire de Mme Campan.Après quoi, l’Aragonaise et lui se brouillèrent.Il se maria ; l’Aragonaise courut la prétentaine à l’heur et le malheur.Un matin du mois de mai 1827, le gros major et sa femme vinrent au pensionnat.Depuis six ans qu’ils étaient mariés, ils n’avaient point d’enfants, et le gros major, plaidant avec art diverses circonstances : son âge déjà très mûr, celui de Madame qui s’en allait mûrissant également, les déplaisirs de la solitude et autres, avaient déterminé Madame à adopter la jeune Marguerite-Aimée qui donnait, au dire du brave militaire, les plus heureuses espérances.Il était en deçà de la vérité ; Marguerite-Aimée faisait mieux que promettre ; le gros major apprit, en mettant le pied dans le parloir du pensionnat, que Marguerite-Aimée avait pris son vol, la veille au soir, avec un professeur de piano, qui, lui aussi, promettait et tenait.Marguerite avait alors quinze ans.C’était un ange, au dire de la maîtresse du pensionnat, ni plus ni moins, du reste, que toutes ses autres élèves.On parla de pendre le professeur de piano.Les jeunes camarades de Marguerite, avec une sagesse au-dessus de leur âge, voyaient les choses plus froidement et confessaient entre elles que le professeur avait été enlevé par Marguerite.À bien réfléchir, c’est l’histoire de toutes les séductions.Je propose pour don Juan, au lieu du châtiment épique par les poètes, un bonnet d’âne et le fouet
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