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.– À l’ouvrage ! s’écria-t-il.– Je veux bien, chef, mais expliquez-moi…– C’est tout simple, il s’agit de creuser, autour de ce pilier, un passage de trois ou quatre mètres de long qui rejoindra le tunnel au-delà de la porte et nous permettra de filer.– Mais il faudra des heures, et pendant ce temps l’eau monte.– Éclaire-moi, Gourel.L’idée de M.Lenormand était juste et, avec un peu d’effort, en attirant à lui et en faisant tomber dans le tunnel la terre qu’il attaquait d’abord avec l’instrument, il ne tarda pas à creuser un trou assez grand pour s’y glisser.– À mon tour, chef ! dit Gourel.– Ah ! ah ! tu reviens à la vie ? Bien, travaille… Tu n’as qu’à te diriger sur le contour du pilier.À ce moment l’eau montait jusqu’à leurs chevilles.Auraient-ils le loisir d’achever l’œuvre commencée ? À mesure qu’on avançait elle devenait plus difficile, car la terre remuée les encombrait davantage, et, couchés à plat ventre dans le passage, ils étaient obligés à tout instant de ramener les décombres qui l’obstruaient.Au bout de deux heures, le travail en était peut-être aux trois quarts, mais l’eau recouvrait leurs jambes.Encore une heure, elle gagnerait l’orifice du trou qu’ils creusaient.Cette fois, ce serait la fin.Gourel, épuisé par le manque de nourriture, et de corpulence trop forte pour aller et venir dans ce couloir de plus en plus étroit, avait dû renoncer.Il ne bougeait plus, tremblant d’angoisse à sentir cette eau glacée qui l’ensevelissait peu à peu.M.Lenormand, lui, travaillait avec une ardeur inlassable.Besogne terrible, œuvre de termite, qui s’accomplissait dans des ténèbres étouffantes.Ses mains saignaient.Il défaillait de faim.Il respirait mal un air insuffisant, et, de temps à autre, les soupirs de Gourel lui rappelaient l’épouvantable danger qui le menaçait au fond de sa tanière.Mais rien n’eût pu le décourager, car maintenant il retrouvait en face de lui ces pierres cimentées qui composaient la paroi de la galerie.C’était le plus difficile, mais le but approchait.– Ça monte, cria Gourel, d’une voix étranglée, ça monte.M.Lenormand redoubla d’efforts.Soudain la tige du verrou dont il se servait jaillit dans le vide.Le passage était creusé.Il n’y avait plus qu’à l’élargir, ce qui devenait beaucoup plus facile maintenant qu’il pouvait rejeter les matériaux devant lui.Gourel, fou de terreur, poussait des hurlements de bête qui agonise.Il ne s’en émouvait pas.Le salut était à portée de sa main.Il eut cependant quelques secondes d’anxiété en constatant, au bruit des matériaux qui tombaient, que cette partie du tunnel était également remplie d’eau – ce qui était naturel, la porte ne constituant pas une digue suffisamment hermétique.Mais qu’importait ! l’issue était libre un dernier effort… Il passa.– Viens, Gourel, cria-t-il, en revenant chercher son compagnon.Il le tira, à demi mort, par les poignets.– Allons, secoue-toi, ganache, puisque nous sommes sauvés.– Vous croyez, chef ?… vous croyez ?… Nous avons de l’eau jusqu’à la poitrine…– Va toujours… Tant que nous n’en aurons pas par-dessus la bouche… Et ta lanterne ?– Elle ne va plus.– Tant pis.Il eut une exclamation de joie :– Une marche… deux marches !… Un escalier… Enfin !Ils sortaient de l’eau, de cette eau maudite qui les avait presque engloutis, et c’était une sensation délicieuse, une délivrance qui les exaltait.– Arrête ! murmura M.Lenormand.Sa tête avait heurté quelque chose.Les bras tendus, il s’arc-bouta contre l’obstacle qui céda aussitôt.C’était le battant d’une trappe, et, cette trappe ouverte, on se trouvait dans une cave où filtrait, par un soupirail, la lueur d’une nuit claire.Il renversa le battant et escalada les dernières marches.Un voile s’abattit sur lui.Des bras le saisirent.Il se sentit comme enveloppé d’une couverture, d’une sorte de sac, puis lié par des cordes.– À l’autre, dit une voix.On dut exécuter la même opération avec Gourel, et la même voix dit :– S’ils crient, tue-les tout de suite.Tu as ton poignard ?– Oui.– En route.Vous deux, prenez celui-ci… vous deux celui-là… Pas de lumière, et pas de bruit non plus… Ce serait grave ! depuis ce matin on fouille le jardin d’à côté… ils sont dix ou quinze qui se démènent.Retourne au pavillon, Gertrude, et, s’il y a la moindre chose, téléphone-moi à Paris.M.Lenormand eut l’impression qu’on le portait, puis, après un instant, l’impression qu’on était dehors.– Approche la charrette, dit la voix.M [ Pobierz całość w formacie PDF ]