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.C’était un lieu public, une bagarre impliquerait la police et il en résulterait une exposition d’un genre assez différent de ce que Bran souhaitait.Peut-être qu’elle pouvait l’aider à désamorcer la situation.Elle travaillait avec Asil, un vieux loup de sa nouvelle meute, pour essayer de comprendre ses capacités et ce qu’elle pouvait en faire.Sa compagne défunte avait été un Omega comme elle, il savait donc comment fonctionnaient ses capacités, bien mieux que n’importe qui d’autre.Même Bran, le Marrok, n’en avait que de vagues idées.Avec l’aide d’Asil, elle avait réussi à faire quelques progrès intéressants.Charles ne répondit rien à Chastel.Il resta juste debout, les bras le long du corps, son poids porté sur la pointe des pieds, tandis qu’il attendait que Chastel prenne une décision.Seul Charles lui permettait de mettre sa peur de côté.Charles, sa louve, et la porte.Elle imagina un endroit dans sa tête, au cœur de la forêt, où la neige tombait doucement et où sa respiration gelait au contact de l’air.C’était calme et abrité.Paisible.Un ruisseau plein de truites grasses s’écoulait sous une mince couche de glace embuée.En esprit, ses yeux suivirent une truite qui glissait, ombre argentée, dans l’eau rapide.Quand la scène fut claire et parfaite dans sa tête, elle fit sortir cette sensation.Son pouvoir atteignit le loup britannique en premier ; elle le vit dans ses épaules qui se détendirent.Il comprit ce qu’elle faisait, leva un sourcil dans sa direction, puis prit sa tasse de café – ou peut-être de thé : les Anglais ne buvaient-ils pas tous du thé ? – et en prit une gorgée.Quelques Espagnols commencèrent à respirer plus lentement, et la tension baissa d’un cran.Charles se retourna ; ses yeux étaient d’un or pur et étincelant.Et il grogna.Contre elle.Ce qui laissa Anna seule dans une pièce pleine de loups dominants et de violence.Leurs odeurs étaient si familières que son corps ressentit soudain des douleurs fantômes, et qu’elle eut du mal à respirer.Elle s’enfuit par la porte qu’elle avait maintenue fermée, s’enfuit avant que sa terreur aveugle devienne l’étincelle qui causerait une orgie de violence.C’était déjà arrivé aussi, mais jamais dans un lieu aussi public.Le Français lança quelque chose de grossier tandis que la porte se rabattait derrière elle, mais elle n’y prêta pas attention.La panique, brute et laide, l’empêchait de respirer, tandis que ses anciennes habitudes essayaient de submerger sa raison.Elle devait trouver quelque chose d’autre sur quoi se concentrer.Elle regarda autour d’elle.Les clients de la salle principale étaient toujours d’un calme peu naturel, et ils étaient un peu moins nombreux que lorsque Charles et Anna étaient arrivés dans le restaurant.La plupart avaient les yeux baissés, une réaction involontaire à la présence d’autant d’Alphas, songea-t-elle.Les humains pouvaient le sentir même si, avec un peu chance, ils ignoraient ce qui les mettait si mal à l’aise.Bien qu’ils se trouvent dans l’autre pièce, leur présence était pesante au même titre que celle du Puget Sound.Tant que Charles avait été à ses côtés, elle avait pu y faire face, mais à présent cela la dévorait.Le battement de son cœur résonnait dans ses oreilles.Mais les loups étaient de l’autre côté de la porte, et Charles ne les laisserait pas la toucher.Elle s’arrêta devant la porte de sortie.Elle pouvait rentrer à leur hôtel et attendre.Cette nuit, la ville ne recelait aucun danger pour elle : tous les méchants étaient ici.Mais cela aurait été lâche.Et Charles comprendrait mal.Loin du drame et de sa première impulsion de fuir l’attaque, elle comprit la raison pour laquelle il avait grogné contre elle : il devait l’arrêter.Il ne pouvait se permettre de la laisser calmer Frère Loup.Charles avait beau être naturellement plus dominant, il était le seul loup dans la pièce à ne pas être l’Alpha d’une meute.Elle savait que des loups moins dominants venaient à la conférence, mais aucun d’eux n’était là.Un si grand nombre d’Alphas mettait Charles en mauvaise posture.Il fallait qu’ils le craignent, il fallait qu’ils sachent qu’il les tuerait s’ils l’y obligeaient ; ou bien ils sentiraient sa faiblesse et l’attaqueraient tous ensemble, comme une meute de loups qui met à bas un caribou.Elle était en train de l’affaiblir.Il y avait un piano abîmé sur une petite estrade dans un coin de la salle, qui l’attirait comme une oasis en plein désert.Elle pouvait attendre là si elle trouvait un moyen de penser à autre chose qu’à ses vieux souvenirs de douleur et d’humiliation.Anna fit signe à une serveuse qui passait.— Est-ce que je peux jouer ?La serveuse, qui avait l’air un peu stressée, s’arrêta et haussa les épaules.— Aucun problème, mais si vous jouez mal, le chef sortira peut-être pour vous demander d’arrêter.Il est très exigeant.Ou alors, la foule va vous huer.C’est un peu la tradition.— Merci.La serveuse regarda la salle.— Jouez quelque chose de joyeux si vous le pouvez.Il faut que quelqu’un égaie un peu cet endroit.C’était un ancien piano droit qui était vieux depuis bien longtemps [ Pobierz całość w formacie PDF ]