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.J’ouvris le tiroir de la cuisine.J’avais perdu mon.38 en affrontant le gang de lycanthropes l’année précédente, et je l’avais remplacé par un.357 Magnum.Je devais avoir des complexes à l’époque.Le flingue me fit l’impression de peser une tonne.Je vérifiai le barillet avant de me retourner vers la porte.Susan repoussa la mèche qui lui tombait sur les yeux, jeta un coup d’œil au revolver, puis recula pour s’éloigner de ma ligne de mire.Une fille intelligente.— Inutile d’insister, vous n’enfoncerez pas cette porte, criai-je.Je ne braquai pas mon arme vers la porte.Pas encore.On ne pointe jamais une arme sur quelqu’un qu’on ne veut pas tuer.Pas encore.— J’ai remplacé l’originale par une porte blindée, ajoutai-je pour Susan.Tu te souviens de la visite du démon…— Dresden, appela Michael depuis l’extérieur.J’ai essayé de t’appeler, mais ton téléphone doit être décroché.Il faut qu’on parle.Je fronçai les sourcils et rangeai le.357.— OK, OK ! répondis-je sans ouvrir.Tu sais quelle heure il est ?— L’heure de se mettre au boulot.Le soleil ne va pas tarder à se lever.— Barjot, grommelai-je.Susan examina l’entrelacs de vêtements et de couvertures éparpillés sur le sol.— Je crois que je vais attendre dans ta chambre, déclara-t-elle enfin.— Pas de problème, répondis-je en sortant ma grosse robe de chambre (celle que j’enfile quand je descends dans mon labo).Couvre-toi, d’accord ? Je ne veux pas que tu tombes malade.Elle me lança un demi-sourire somnolent en se levant, tout en jambes, grâce et marques de bronzages intéressantes.Elle disparut dans l’autre pièce.J’ouvris à Michael.Il était planté là, en jean, avec sa chemise de flanelle et sa veste usée, son grand sac de gym pendu à l’épaule.Je sentais la subtile tension dégagée par Amoracchius.Je passai du sac à son visage.— Des problèmes ? m’enquis-je.— Peut-être.As-tu envoyé quelqu’un chez le père Forthill la nuit dernière ?Je me frottai les yeux en essayant d’en chasser le sommeil.Du café.J’ai besoin d’un café.Ou d’un Coca.N’importe quoi pourvu qu’il y ait de la caféine dedans.— Effectivement.Une fille nommée Lydia.Elle craignait qu’un fantôme la traque.— Il vient de m’appeler.Quelque chose a passé la nuit à essayer de pénétrer dans l’église.— Quoi ? C’est entré ?— Il n’a pas eu le temps de m’en dire plus.Tu viens avec moi jeter un coup d’œil ?— Laisse-moi quelques minutes, dis-je en hochant la tête.Je filai vers le réfrigérateur pour en sortir un Coca.Malgré l’engourdissement, mes doigts fonctionnaient encore assez pour l’ouvrir.Mon estomac se rappela à mon souvenir, et j’embarquai l’assiette de viande froide au passage.Après une rasade de Coca, je me fis un bon sandwich.Je remarquai que Michael était en train d’examiner la ruine qui avait été mon salon.Il poussa du pied une des chaussures de Susan et me regarda d’un air penaud.— Je suis désolé, je croyais que tu étais seul.— Ça ne fait rien.— Bien, répondit-il avec un bref sourire.Dois-je te rappeler le chapitre portant sur les relations sexuelles avant le mariage ?Je grognai quelque chose au sujet du matin, des visites impromptues et des crapauds.Le chevalier se contenta de hausser les épaules en souriant tandis que j’avalais mon petit déjeuner.— Tu lui as dit ? demanda-t-il.— Quoi ?Il haussa les sourcils.Je levai les yeux au ciel.— Presque, lâchai-je.— Tu lui as presque dit.— Exactement, mais on a été distraits.Michael effleura l’autre chaussure avant de toussoter.— Je vois.Je finis le sandwich, continuai ma canette puis entrai dans ma chambre.La pièce était glacée, et je trouvai Susan enroulée dans l’épaisse couverture de mon lit.Mister s’était appuyé contre elle, et il me jeta un regard ensommeillé et satisfait.— Profites-en bien, boule de poils, lui lançai-je en m’habillant rapidement.Chaussettes, jean, tee-shirt, grosse chemise.Ne manquaient plus que l’amulette de ma mère autour du cou et mon bracelet de protection avec sa demi-douzaine de boucliers qui y étaient accrochés.Je passai celui-ci à mon poignet gauche pour remplacer le charme que j’avais donné à Lydia.Un anneau en argent avec des runes gravées à l’intérieur pour la main droite.Les deux bijoux frémissaient encore des enchantements que je leur avais jetés il y a peu.Je me penchai sur le lit pour embrasser Susan sur la joue.Elle gémit doucement dans son sommeil et se pelotonna un peu plus sous les couvertures.Un instant, j’eus envie de me glisser à côté d’elle pour m’assurer avant de partir qu’elle était confortablement installée.Je sortis en fermant soigneusement la porte derrière moi.Je suivis Michael dans sa camionnette Ford blanche (naturellement) au moteur gonflé.Le pick-up était assez puissant pour faire bouger des montagnes.Nous partîmes pour Sainte-Marie-des-Anges.Cette église est imposante.Vraiment.Son ombre domine le parc des Osiers depuis plus de quatre-vingts ans.Le quartier s’est développé tout autour, un ramassis de foyers pour immigrés entassés à côté de riches villas, et est devenu peu à peu « la Petite Bohème », remplie de yuppies, de stars montantes et de parasites sans talent.D’après la rumeur, l’architecture du bâtiment aurait été inspirée par la basilique Saint-Pierre à Rome – autant dire énorme, élégante et un peu surchargée.L’église couvre un putain de pâté de maisons.Quand nous arrivâmes sur le parking, le soleil venait juste de se lever.Je sentis ses rayons dorés transpercer le ciel et le subit changement des forces qui animent le monde.En termes de magie, l’aube a beaucoup d’importance.C’est l’heure des nouveaux départs.La magie n’est pas aussi facile à expliquer que le bien et le mal, l’ombre et la lumière, mais il y a un lien très fort entre la magie noire et les pouvoirs issus de la nuit.Nous nous garâmes derrière l’église.Michael passa devant, le sac sur l’épaule.Je le suivis, les mains dans les poches de mon manteau.C’est mal à l’aise que je me dirigeai vers Sainte-Marie.Pas pour de bizarres raisons pseudo-mystiques, je n’ai jamais aimé les églises, en général.L’Église a tué un paquet de magiciens à une époque en les accusant de commercer avec Satan.J’avais du mal à bosser sur le même terrain.« Salut Dieu, c’est moi, Harry Dresden.S’il te plaît, ne me change pas en statue de sel.»— Harry, dit Michael en me tirant de ma rêverie.Regarde.Il s’était arrêté près de deux vieilles voitures fatiguées garées non loin du pick-up.Les vitres étaient brisées et les capots défoncés.Les phares avaient explosé et tous les pneus étaient à plat.Je fis le tour des véhicules en fronçant les sourcils.Pareil pour les feux arrière.Les antennes avaient disparu.Trois rayures parallèles couraient le long des deux voitures.— Alors ? demanda Michael.— À mon avis, la chose qui n’a pas pu entrer dans l’église s’est passé les nerfs sur les caisses.— Tu crois ? railla-t-il en s’arrangeant pour que la garde d’Amoracchius sorte du sac.Je suppose que ce n’est plus dans le coin.— Ça m’étonnerait.À l’aurore, les fantômes retournent dans l’Outremonde, d’habitude.— D’habitude ?— D’habitude.Presque sans exception.Michael me regarda, la main sur la garde de son épée.Nous nous dirigeâmes vers la porte de service.Comparée à la majestueuse entrée principale, elle était d’une incroyable modestie.Quelqu’un s’était échiné à planter des rosiers de part et d’autre de la double porte.Quelqu’un d’autre en avait fait des confettis.Toutes les fleurs avaient été arrachées, et des débris végétaux couvraient plusieurs dizaines de mètres carrés.Je m’agenouillai pour ramasser quelques tiges et les examinai dans la faible lumière.— Qu’est-ce que tu cherches ? souffla le chevalier [ Pobierz całość w formacie PDF ]