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.Quatre individus se prélassaient à travers la pièce.Ils étaient tous en bras de chemise et tous fumaient.Deux d’entre eux lisaient des journaux, un autre écoutait la radio, le quatrième nettoyait son pétard.Ils jetèrent tous un coup d’œil rapide sur Nightingale et leurs regards inexpressifs se concentrèrent sur Fenner.L’homme à l’automatique se leva lentement.— Qui est-ce ? demanda-t-il.Il parlait à travers ses dents serrées.Il portait un complet blanc, une chemise noire et une cravate blanche.Ses cheveux noirs et raides étaient coupés très courts.Ses yeux, d’un vert tirant sur le jaune, étaient froids, soupçonneux.— Je vous présente Ross, dit Nightingale, de New-York.Crotti le connait.Il est régul.Puis se tournant vers Fenner :— Présente Reiger.Fenner eut un sourire polaire à l’adresse de Reiger.Ce gars-là avait une tête qui ne lui revenait pas.Reiger fit un petit signe de tête :— Chanté, fit-il.T’es là pour longtemps ?Fenner fit un geste de la main vers les autres :— C’est des amis à toi ou bien ils sont là pour meubler la pièce ?Les yeux de Reiger étincelèrent.— Je t’ai demandé si t’étais là pour longtemps ? fit-il.Fenner le regarda de travers.— J’avais entendu.Qu’est-ce que ça peut bien te foutre ?Nightingale posa sa main sur la manche de Fenner.Il ne dit rien, mais c’était un geste d’avertissement.Reiger essaya de soutenir le regard de Fenner, mais perdit le match et haussa les épaules.— C’est Kane la Châtaigne qui est près de la radio, dit-il.Borg, là-bas.Miller, ici.Les trois nommés inclinèrent la tête vers Fenner.Sans le moindre enthousiasme.Fenner était tout à fait à l’aise.— Très heureux, dit-il.Je ne vous demande pas de m’offrir à boire.La maison est peut-être au régime ?Reiger se tourna rageusement vers Nightingale.— Qu’est-ce que c’est ?… Où as-tu été pêcher cette grande gueule ?Miller, un type corpulent au teint huileux, affligé d’une calvitie précoce, fit :— Dans une poubelle, faut croire.Fenner s’avança rapidement vers lui et le gifla à deux reprises sur la bouche.Un revolver vola dans la main de Nightingale.— Pas d’histoires ! Pas d’histoires ! Je vous en supplie ! fit-il.Fenner ne s’attendait pas à ce qu’ils se soucient de Nightingale.C’est pourtant ce qui arriva.Ils se figèrent tous sur place.Reiger lui-même avait l’air un peu verdâtre.— Laisse-le tranquille, viens ici, dit Nightingale à Fenner.Et sa voix avait quelque chose de si froidement menaçant que Fenner en eut un petit frisson dans le dos.Curly ne s’était pas trompée, le gars était un tueur.Fenner s’écarta de Miller et mit ses mains dans ses poches.— Je ne veux pas de ça, dit Nightingale.Quand je vous amène ici un copain, je veux qu’on le traite comme il faut.Bande de saligauds, ça me ferait plaisir de prendre vos mesures pour une redingote en sapin.Fenner se mit à rire.— Tu cumules, si je comprends bien.Tu les butes et tu les enterres ?Nightingale rengaina son feu et les autres respirèrent.Reiger dit, avec un petit sourire forcé :— C’est cette foutue chaleur qui vous démolit.Puis il alla ouvrir un placard et prépara à boire — pour tout le monde.Fenner s’assit à côté de Reiger.Il jugea que celui-là était le plus dangereux de la bande et que c’était sur lui qu’il devait se concentrer.— C’est vrai que cette chaleur vous esquinte, dit-il calmement, en lui jetant un regard méfiant.J’en arrive à me dégoûter moi-même.— J’ai rien dit, fit-il.Maintenant que t’es là, fais comme chez toi.Fenner appuya son nez sur le rebord du verre et dit :— Carlos est là ?Reiger écarquilla les yeux.— Carlos n’a pas le temps de recevoir des visiteurs.Je lui dirai que t’es venu.Fenner vida son verre et se leva.Nightingale fit mine de se lever aussi, mais Fenner l’arrêta du geste.Puis, regardant chacun des hommes à tour de rôle, il dit :— Eh ben, j’suis content d’être passé.Je croyais trouver des gens avec un peu de ressort, mais je vois que je me suis trompé.Vous n’êtes bons à rien pour moi.Vous vous figurez avoir ce patelin dans votre poche et vous êtes feignants et tout en couenne.Vous vous prenez pour des caïds, mais à moi, vous me faites l’effet d’une bande de demi-sels.Je crois bien que je vais aller voir Noolen.Paraît qu’c’est un toquard, un croupion de canasson.Parfait, alors moi, j’en ferai un crack.Ce sera plus drôle que de perdre mon temps avec des gars comme vous.Reiger glissa sa main dans son veston.Mais déjà Nightingale braquait son revolver sur lui.— Laisse tomber ! dit-il.Les quatre hommes restèrent immobiles.Leurs visages rageurs donnaient à Fenner envie de rigoler.— C’est moi qui leur ai dit de venir, dit Nightingale [ Pobierz całość w formacie PDF ]