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.L’ombre menaçante qui l’entourait disparut.Lorsqu’il se décida enfin à croiser mon regard, il était redevenu le garçon qui m’avait tant attirée.— Et s’il n’y avait plus rien en moi à aimer ? demanda-t-il d’une voix à peine audible.— Tu peux toujours choisir qui tu veux être.Lucie a préféré l’humanité à la monstruosité.La décision te revient.Ce que je fis ensuite était stupide ; je ne sais pas ce qui m’avait pris.J’avais déjà assez de problèmes non résolus avec Heath et Erik, mais, à cet instant précis, je ne voyais plus que lui.Celui qui, à cause de son affinité, avait tué son mentor et ami, et que ce souvenir torturait ; celui qui avait été terrifié à l’idée de blesser quelqu’un d’autre ; celui qui m’avait fait croire que, peut-être, les âmes sœurs existaient, et qu’il y avait une chance qu’il soit la mienne.Je ne pensais plus qu’à ça quand je me glissai dans ses bras.Lorsqu’il posa ses lèvres hésitantes sur les miennes, je fermai les yeux et l’embrassai avec douceur.Il me tenait délicatement, comme s’il craignait de me briser.Soudain, il se tendit et recula en chancelant.Je suis sûre d’avoir vu des larmes dans ses yeux.— Tu aurais dû m’oublier ! cria-t-il.Puis il ramassa son arc et s’enfonça dans l’obscurité.Je restai là, sous le choc.C’était quoi, mon problème, au juste ? Pourquoi avais-je embrassé quelqu’un qui, quelques minutes plus tôt, avait agressé une jeune fille ? Comment pouvais-je me sentir liée à quelqu’un qui tenait probablement plus du monstre que de l’homme ? Je ne me reconnaissais plus.Je frissonnai.L’humidité et la fraîcheur de la nuit semblaient s’être insinuées sous mes vêtements, sous ma peau, dans mes os.J’étais fatiguée ; très, très fatiguée.— Je vous remercie, Feu, Air et Eau, murmurai-je.Votre aide m’a été très précieuse.Vous êtes libres de partir maintenant.Le brouillard tourbillonna une dernière fois autour de moi avant de s’en aller, me laissant seule avec la nuit, la tempête et ma propre confusion.Je me dirigeai d’un pas lourd vers la porte, avec une seule idée en tête : prendre une douche brûlante, me blottir sous mes couvertures et dormir pendant dix jours d’affilée.Naturellement, mes souhaits ne furent pas exaucés.CHAPITRE VINGT ET UNJ’avais à peine touché la porte que Darius l’ouvrit en grand.Il me lança un regard perçant, et je me demandai ce qu’il avait saisi de ma « conversation » avec Stark.« Rien, j’espère… »— Damien et les Jumelles sont là, dit-il en me faisant signe de le suivre dans la salle commune.— Il faut d’abord que je t’emprunte ton portable.Il me tendit son téléphone sans un mot et me laissa.Je composai le numéro de Lucie en retenant mon souffle.Quand elle répondit, on aurait dit qu’elle parlait dans une boîte de conserve, mais j’arrivais à la comprendre.— Hé, c’est moi.— Zœy ! Je suis contente d’entendre ta voix ! Tu vas bien ?— Oui, je vais mieux.— Ouais ! Alors, que…— Je te raconterai plus tard.Là, tout de suite, fais ce que je t’ai demandé.Il y eut un silence.— Tu es sûre que c’est nécessaire ?— Oui.On vous espionne dans les souterrains.Vous n’êtes pas seuls.Je m’attendais qu’elle pousse un cri ou se mette à paniquer, mais elle dit juste :— D’accord.Continue.— Il y a de grandes chances pour que les oiseaux vous attaquent ; alors, soyez très prudents.— Ne t’en fais pas pour ça, Zœy.Après ton départ, je suis partie en reconnaissance.Je sais par où faire sortir tout le monde sans qu’on soit repérés.— Appelle d’abord sœur Marie Angela pour la prévenir de votre arrivée.Je vous rejoins dès que je peux.Ne révèle votre destination aux novices rouges qu’au tout dernier moment, compris ?— Oui.— Super.Embrasse Grand-mère pour moi.— Promis ! Et je demanderai aux autres de ne pas lui parler de ton accident.Pas la peine de l’angoisser.— Merci.Heath va bien ?— Nickel.Je t’ai dit de ne pas te faire de mouron.Tes deux petits amis vont bien.Je soupirai.— Tant mieux, je suis soulagée.Oh, Aphrodite aussi va bien, ajoutai-je, un peu gênée.Peut-être voulait-elle avoir des nouvelles de l’humaine avec laquelle elle avait imprimé…Elle partit d’un rire joyeux.— S’il lui était arrivé quelque chose, je l’aurais su à l’instant même.C’est bizarre, mais c’est comme ça [ Pobierz całość w formacie PDF ]