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.Il lui tendait la bouteille avec un sale clin d’œil suggestif et les bonnes se prirent à rire sottement.Quentin tourna les talons et laissa retomber la porte à battants.Les sarcasmes du jeune homme le poursuivirent dans le vestibule : « Vous n’êtes pas l’homme à sauter dans le wagon en marche, vous ! » Il pénétra dans sa petite pièce sans fenêtres où était sa valise dans une housse, objet du culte posé au milieu de la nappe dans un isolement majestueux, et s’assit pour délacer un instant ses chaussures.Sa tenue de voyage exagérément endimanchée le gênait.Il rejeta de sa poche les cartes routières qu’il emportait pour pouvoir nommer le paysage à voix basse.Il se sentait las et un peu écœuré.Jusqu’au dernier moment, il avait espéré que Fouquet n’abandonnerait pas définitivement le Stella, mais toutes ses affaires étaient descendues et la literie pavoisait la fenêtre ouverte de la chambre n° 8.Le garçon allait disparaître comme il était venu, ou presque : Suzanne avait fait recoudre le bouton qui manquait à sa veste de daim.— Suzanne ! appela-t-il.Elle fut là aussitôt, diligente, multipliée entre la réception, la caisse, la salle à manger ; cette flambée l’épanouissait.— Veille bien sur lui, dit-il.— Ça ne va pas ?— On ne sait jamais… Au besoin, conduis-le jusqu’à la gare.— Tu m’avoueras que c’est extraordinaire, soupira Suzanne.— C’est parce qu’il nous quitte, déclara Quentin.Il ne faut pas chercher ailleurs.— Voilà une semaine que ça s’est déclenché et il n’a pratiquement pas arrêté.Malgré ça, tu vas voir qu’on sera assez bête pour le regretter, cet animal-là .— Il suffit qu’il se stabilise.C’est qu’il revient de loin.Remarque, n’exagérons rien : chez un autre dont on ne s’occuperait pas, on s’en apercevrait sans doute moins.Mais nous sommes là , à le guetter, souvent inconsciemment…Suzanne qui ne voulait pas contrarier son mari avant le départ finit par abonder dans son sens.Elle s’alarmait encore de le voir aussi troublé mais le trouvait généreux et surtout plus ouvert qu’auparavant.Pour solde de tout compte, le passage de Fouquet aurait plutôt contribué à les rapprocher.Elle conseillait à Quentin d’avoir à s’apprêter, quand son instinct lui souffla qu’il se produisait un accident du côté de la salle à manger.Entrebâillant la porte, elle vit que les clients interrompaient leurs déjeuners pour se masser devant les portes vitrées.Marie-Jo, qui avait dû s’élancer une des premières, revenait en proie à une grande excitation.Elle se buta contre Suzanne :— Madame, Monsieur, venez voir.M.Fouquet est sur la place !— Et alors, c’est son droit ?— Il se livre à de drôles de choses.— Nom de Dieu ! fit Quentin.La plupart des hôtes du Stella étaient rassemblés dans le jardin, la serviette à la main, et regardaient vers la place du 25-Juillet où des gens penchaient le buste au balcon ; un attroupement commençait à se former sur le trottoir ; la curiosité tendait les visages, amusée chez certains, anxieuse chez d’autres.Au centre, près du refuge qu’il semblait repousser d’un pied nerveux, Fouquet se dressait, les reins cambrés, la tête portée en arrière, l’œil fixé sur le débouché de la route de Paris ; il avait retiré sa veste qu’il tenait largement déployée sur l’extrémité de son bras droit, l’agitant par de brèves saccades du poignet qui lui faisait frôler le bitume.La main gauche, écartée sur l’estomac, pétrissait un jabot imaginaire.— Trois automobiles déjà , il a évité, dit un Belge.— Éviter ! Vous ne comprenez donc pas qu’il les recherche…« Bande de salauds ! » fulmina Quentin, fendant les groupes pour s’approcher de la grille.Fouquet, qui accomplissait le tour de la place à petits pas provocants, l’aperçut, lui dédia un sourire et une inclinaison du torse, puis, sortant un mouchoir de sa poche, le lança sur la chaussée dans la direction de l’hôtel
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