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.Hirad vit sa pipe fumer au coin de sa bouche.Le chat avait passé la tête hors de sa cape et Denser le caressait entre les oreilles.Du parchemin, pas le moindre signe.— Vous l’avez lu ?Denser hocha la tête.— Et… ? insista Hirad en continuant à marcher vers lui.— Je n’ai pas pu tout déchiffrer.Il faudra que je le montre à Ilkar.De près, Hirad vit que quelque chose clochait.Le regard de Denser était flou et il jetait sans cesse des coups d’œil vers la fissure.— Vous allez bien ? Les Ravens ont disparu et les squelettes sont détruits.Vous êtes sûr que cette créature ne vous a pas frappé sur la tête ?— Vos amis vont bien… (Il marqua une pause.) Hirad, vous est-il déjà arrivé de devoir faire quelque chose ? Vous savez, parce que la curiosité vous dévorait ?Le barbare haussa les épaules.— Probablement.Je ne m’en souviens plus.De quoi parlez-vous ?Denser se détourna et continua à avancer vers la fissure.Un instant, Hirad en resta muet.— Vous n’y pensez pas ! s’exclama-t-il en comprenant soudain.Il se lança à la poursuite du mage.— Je dois savoir.C’est comme ça, je n’y peux rien.Denser pressa le pas.— Qu’est-ce qui vous prend ? Vous ne pouvez pas faire ça, Denser.Vous ne pouvez pas vous le permettre ! Nous devons…Il posa une main sur l’épaule du mage.Le chat fit mine de le griffer, mais il retira sa main à temps.Denser tourna vers lui un visage de marbre, le regard fixe.— Ne nous touchez pas, Hirad.Et n’essayez pas de nous arrêter.Le Xetesk fit volte-face, s’approcha de la fissure et sauta.Quelques secondes plus tard, son chat revint, atterrit dans un fatras inélégant de pattes poilues, se releva et courut derrière Hirad en soulevant de la terre et des gravillons sur son passage.Le barbare baissa les yeux vers l’animal.Son pelage était ébouriffé et poussiéreux ; sa poitrine palpitait au rythme de sa respiration haletante.La queue entre les pattes arrière, il avait le regard rivé sur le portail dimensionnel.Il attendait, tremblant de tous ses membres.— Oh, non, souffla Hirad.Il fit un pas en direction de la masse sombre, mais un scintillement, à la surface, l’arrêta.Denser jaillit de la fissure et s’étala dans la poussière.Il était blanc comme un linge.— Dieux merci, grommela Hirad.Il bouillait de colère mais aida tout de même Denser à s’asseoir.Le mage frissonnait.Hirad épousseta les débris qui constellaient sa cape.— Satisfait ? lança-t-il.— C’était noir, dit Denser, tête baissée.Tout noir.— Ça paraît logique.Le mage leva vers Hirad ses pupilles dilatées.— Tout était calciné ou en train de brûler… En comparaison, cet endroit a l’air vivant.Le sol était noir et le ciel plein de dragons.L’image semblait tirée du cauchemar d’Hirad.Le barbare se raidit et recula involontairement d’un pas.Il déglutit et tourna la tête vers la fissure.Au-delà s’étendait son cauchemar.Alors l’énormité du geste de Denser le frappa.Il se tourna vers le mage, qui se relevait à grand-peine.— Vous vous sentez mieux ?Denser se força à sourire.Le poing du barbare l’atteignit à la mâchoire et il s’effondra de nouveau.— Qu’est-ce qui vous… ? commença-t-il.Hirad se pencha et le saisit par le col de sa cape pour attirer son visage près du sien.— Ça ne va pas ? rugit-il, fou de colère.Vous auriez pu tout foutre en l’air !— Je… je…, balbutia Denser.Hirad le secoua comme un prunier.— La ferme ! Écoutez-moi bien.Vous avez emmené le parchemin avec vous.Et si vous n’étiez jamais revenu ? Votre précieuse mission se serait terminée là , et mes amis… (Il prit une profonde inspiration.)… Mes amis qui sont morts pour vous seraient morts pour rien.(Il laissa retomber le mage dans la poussière et posa un pied sur sa poitrine.) Si vous refaites ce genre de coup, je vous tabasserai jusqu’à ce votre mère ne vous reconnaisse plus.C’est compris ?Il entendit un chuintement derrière lui.Denser regarda entre ses jambes ; ses yeux s’écarquillèrent, et il secoua la tête.Hirad ôta son pied de la poitrine du mage.Le chat le regardait avec une franche malveillance.— Votre chat avait l’intention de me faire la peau ?— Vous êtes un type chanceux, Hirad.— Non, Denser : c’est vous qui êtes chanceux.Je devrais vous tuer.Le problème, c’est que je commence à vous croire.Il s’éloigna à grands pas et traversa le village en direction de la première fissure.Les Ravens l’attendaient de l’autre côté.Au moins, l’espérait-il.Chapitre 12Quand il se laissa tomber sur le sol de l’atelier de Septern, le regard d’Hirad croisa celui d’Ilkar.L’elfe sourit.À sa gauche, Talan, en train de remettre son sac à dos, s’interrompit.Hirad rassembla ses esprits.Les battements de son cœur reprenaient un rythme proche de la normale.— Je vous avais dit de ne pas revenir.Talan haussa les épaules.— Tu es un Raven.Hirad suçota sa lèvre et le remercia d’un signe de tête.— Vous avez trouvé quelque chose ? demanda Ilkar.— Oui.— Où est Denser ? lança Richmond, sourcils froncés.— En train de réfléchir, j’espère.— À quoi ?— À ses responsabilités.Et à la façon dont il traite les Ravens, vivants ou morts.— De quoi parles-tu ?Hirad ne répondit pas tout de suite
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