[ Pobierz całość w formacie PDF ]
.Comment aurait-elle survécu si longtemps si elle n’avait pas été recueillie par eux ? S’ils l’avaient recueillie et nourrie, ils avaient forcément exigé d’elle qu’elle travaille, comme leurs propres femmes.Et tout homme du Clan s’était alors senti autorisé à user d’elle pour assouvir ses désirs.Si elle avait résisté, l’un d’eux l’avait peut-être forcée, comme Broud.Il était impensable qu’une femme du Clan résiste.Ils l’auraient remise à sa place.Ayla tenta d’imaginer la réaction d’une femme née Zelandonii dans une telle situation.Pour les Zelandonii, le Don des Plaisirs venait de la Grande Terre Mère, il ne devait jamais être imposé.Il devait être partagé, mais uniquement quand l’homme et la femme le souhaitaient.La grand-mère de Brukeval s’était sans doute sentie agressée.Comment réagit-on lorsqu’on est assaillie par un être que l’on considère comme un animal ? Lorsqu’on est forcée de partager le Don avec une telle créature ? Cette violence avait-elle affecté l’esprit de la grand-mère de Brukeval ? Peut-être.Les femmes Zelandonii n’avaient pas l’habitude de recevoir des ordres.Elles étaient indépendantes, aussi indépendantes que les hommes.Ayla cessa de moudre l’ocre rouge.Un homme du Clan avait forcé la grand-mère de Brukeval à s’accoupler avec lui, puisqu’elle était enceinte à son retour.C’était ce qui avait fait naître la vie en elle et amené la naissance de la mère de Brukeval.Elle était faible, disait Jondalar.Rydag lui aussi l’était.Peut-être y avait-il quelque chose dans les mélanges qui causait la faiblesse des rejetons.Durc n’était pas faible, pourtant, et Echozar non plus.Ni les S’Armunaï.Ils n’étaient pas faibles et beaucoup d’entre eux avaient l’aspect du Clan.Peut-être les faibles mouraient-ils jeunes, comme Rydag ; peut-être seuls les forts survivaient-ils.Se pouvait-il que le peuple des S’Armunaï fût le résultat d’un mélange qui avait commencé longtemps auparavant ? Les mélanges ne les préoccupaient pas beaucoup, peut-être parce qu’ils en avaient l’habitude.Ils ressemblaient aux Autres mais présentaient certaines caractéristiques du Clan.Était-ce pour cette raison que le compagnon d’Attaroa avait essayé de dominer les femmes avant qu’elles le tuent ? L’attitude des hommes du Clan à l’égard des femmes avait-elle été transmise en même temps que certains de leurs traits physiques ? Il existait cependant beaucoup d’aspects positifs chez les S’Armunaï.Bodoa la S’Armuna avait découvert comment transformer en pierre l’argile d’une rivière en la chauffant, et son acolyte était un habile sculpteur.Quant à Echozar, il était à part.Comme les Zelandonii, les Lanzadonii pensaient que c’était le mélange d’esprits qui lui donnait les caractéristiques des deux peuples, mais sa mère avait été agressée par un homme des Autres.Ayla se remit à écraser la terre rouge.Quelle ironie ! pensa-t-elle.Brukeval hait ceux qui ont fait germer la vie dont il est issu.Ce sont les hommes qui font naître la vie à l’intérieur des femmes, j’en suis sûre.Pas étonnant que la Caverne des S’Armunaï ait été en passe de disparaître quand Attaroa se trouvait à sa tête.Elle ne pouvait pas amener les esprits des femmes à se mêler pour créer la vie.Seules les femmes qui rendaient visite aux hommes, en cachette, la nuit, avaient des bébés.Ayla songea à la vie qui croissait en elle.Le bébé serait autant à Jondalar qu’à elle.Cela avait commencé quand ils avaient quitté le glacier, elle en était certaine.Elle n’avait pas préparé son infusion spéciale, celle qui avait empêché la vie de germer en elle pendant leur long Voyage.La dernière fois qu’elle avait saigné, c’était peu avant que Jondalar et elle entament la traversée du glacier.Elle n’avait presque pas eu de nausées, cette fois, contrairement à l’époque où elle était enceinte de Durc.Les mélanges infligeaient apparemment plus de difficultés aux mères, ainsi qu’à certains bébés.Cette fois, elle se sentait bien la plupart du temps.Aurait-elle une fille ou un garçon ? Et Whinney aurait-elle un poulain ou une pouliche ?37La Neuvième Caverne construisit un abri pour les chevaux sous le surplomb rocheux, dans la partie sud moins fréquentée de la terrasse, près du pont menant à En-Aval.Ayla avait demandé à Joharran si quelqu’un s’opposait à ce que Jondalar et elle installent un enclos pour les animaux.Elle avait envisagé une construction sommaire qui les protégerait simplement de la pluie et de la neige.Mais, à la réunion que Joharran avait convoquée pour consulter les Zelandonii, tous décidèrent de s’y mettre et de bâtir un véritable abri pour les chevaux, avec des murets de pierre surmontés de panneaux arrêtant le vent.Il n’y avait cependant pas de rideau à l’entrée ni de barrière pour fermer.Les animaux avaient toujours été libres d’aller et venir à leur gré.Whinney avait partagé la grotte d’Ayla dans la vallée, les chevaux s’étaient habitués à l’appentis que les membres du Camp du Lion avaient construit pour eux contre leur longue hutte.Une fois qu’Ayla eut montré l’abri à la jument et à l’étalon et qu’elle leur eut donné du foin, de l’avoine et de l’eau, ils parurent comprendre que l’endroit leur était destiné.Du moins, ils y retournèrent souvent, passant par le chemin plus direct qui partait du bord de la Rivière.Ils utilisaient rarement le sentier qui traversait la partie fréquentée de la terrasse, devant les habitations, à moins qu’Ayla ne les conduisît elle-même.Une fois l’abri construit, Ayla et Jondalar décidèrent de fabriquer une auge en utilisant la technique avec laquelle les Sharamudoï faisaient leurs boîtes rainurées
[ Pobierz całość w formacie PDF ]