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.Il en est de même pour les chars, intacts ou brisés, qui se trouvaient près du défunt : certains sont purement symboliques, et d’ailleurs, comme dans le fameux tombeau de Vix (Côte-d’Or), il s’agissait bien souvent d’une femme qui y était inhumée.Il y a un grand nombre de « tombes à char », datant du premier ge du Fer, dans l’espace rhénan et dans l’est de la France.Il faut donc en déduire que ces chars, placés auprès d’un défunt, revêtaient une grande importance.Et certains d’entre eux sont particulièrement riches d’enseignement.C’est le cas du plus connu d’entre eux, le chariot que l’on découvrit à Trundholm, près de Nykjobing, au Danemark, à quelque 300 mètres du bord d’un marécage.C’est incontestablement un objet cultuel, symbiose parfaite de tous les chars votifs qui ont été élaborés depuis l’ge du Bronze et dont l’usage s’est perpétué tout au cours de la période dite de Hallstatt, ce qui suppose la permanence d’un culte solaire basé sur la croyance que le Soleil est emmené dans sa course céleste, soit sur un bateau, soit sur un char tiré par un ou plusieurs chevaux.Et cette course du Soleil, qui se poursuit pendant la nuit, quelque part ailleurs, est aussi à l’image de l’âme humaine s’en allant vers l’Autre Monde.Ce char de Trundholm, qui a 60 cm de long, supporte un grand disque en bronze d’un diamètre de 25 cm sur une face duquel une feuille d’or plaquée a été conservée, comportant des motifs concentriques insérés dans des spirales.De toute évidence, ce disque représente le soleil qui est entraîné dans une course perpétuelle.Mais quelle est la nature exacte de ce soleil, emblème d’une divinité de la vie et de la mort, en fait d’une divinité suprême ? Si l’on en croit les mythes qui nous sont parvenus ultérieurement, et surtout si l’on en croit la linguistique des peuples celtes et germains, le soleil est toujours du genre féminin.Il s’agirait donc, en dernière analyse, d’une déesse soleil, ce que confirme la composition d’un autre char cultuel, plus récent, intermédiaire entre l’ge du Bronze et l’époque de Hallstatt, découvert en Autriche près de Graz, le splendide char de Strettweg.Cette représentation est parfaitement compréhensible : au milieu du char, se dresse un personnage féminin qui porte de ses deux mains, au-dessus de sa tête, une immense coupe ouverte vers le ciel ; tout autour sont des hommes, probablement des prêtres, qui lui rendent hommage en dansant et en agitant des branches.C’est donc l’illustration saisissante, et d’une grande valeur esthétique, d’un culte solennel rendu à une divinité féminine qui, par comparaison avec le char de Trundholm, ne peut être que le Soleil, emblème de l’énergie divine qui anime les êtres et les choses.Et cela fait penser à une tradition archaïque du Japon, concernant la déesse solaire Amateratsu.Or, on sait que le nord du Japon, le pays des Aïnos, a conservé des éléments cultuels qui s’apparentent de très près aux traditions de la grande steppe nord-asiatique débouchant en Europe du nord et dans les grands espaces de la Russie méridionale, donc dans des régions occupées à la fois par les Scythes et par ceux qui allaient devenir les Celtes.On sait par Hérodote et aussi par les quelques tragédies grecques anciennes qui nous sont parvenues que l’Artémis des Grecs n’est en fait que l’image hellénisée d’une antique divinité solaire toute-puissante, celle qu’on a appelée la « Diane scythique » et qu’on peut reconnaître dans les divers récits dramatiques des aventures d’Oreste, d’Iphigénie et des Atrides.Il faut donc admettre que ces chars de l’ge du Bronze et du premier ge du Fer sont les premières manifestations connues d’un culte rendu à une divinité féminine de nature solaire{17}.Ce voyage du char solaire à travers l’espace, aussi bien nocturne que diurne, est doublé par des « navigations ».En effet, sur les pétroglyphes des monuments mégalithiques comme sur les gravures rupestres de Scandinavie, il y a d’innombrables représentations de barques, même très schématiques.De plus, dans les tombes de ces mêmes époques, nombreuses sont les barques votives, parfois en pierre, le plus souvent en or, qui témoignent à la fois d’un grand raffinement artistique et d’une incontestable idéologie religieuse.Là encore, c’est une navigation du soleil à travers les heures du jour et de la nuit, avec l’idée constante de la renaissance de la lumière, et par conséquent la croyance en un éternel recommencement
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