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.Comme Gass s’effrayait de la somme de travail exigée et parce qu’il ne la laissait pas tout à fait indifférente, Elyia contourna les difficultés prévues par Deen de tendresses délicieusement orales, dont il la remercia avec dextérité.XVIPar mesure de sécurité, ils ne se voyaient plus qu’à la villa Axid, lors de bilans quotidiens, Elyia n’était retournée ni à Teb Tower, ni dans la Tour d’Invest, et Deen avait endossé son masque de Thug une dernière fois, le lendemain de sa première visite à Gass Sevni.L’ordre d’arrivée était le même depuis quatre jours : d’abord Elyia, qui s’assurait que rien ne clochait, ensuite Gass pour une heure d’intimité érotique, puis Deen qui restait après le départ de l’électronicien afin d’étudier les nouveaux éléments, d’ajuster leurs attitudes et de répartir les tâches.Mais, si Gass progressait efficacement dans ses recherches, les vérifications qu’elles occasionnaient restaient infructueuses et, quelles que soient ses promesses de dénouement rapide, l’enquête stagnait sans vergogne et sans aucun égard pour l’impatience d’Elyia.En fait, la cybione sentait le souffle du Spad dans son dos, jusqu’à s’en retourner parfois en pleine rue ou seule sous la douche.Par respect envers son sens du ridicule, elle évitait de le faire en présence de Deen ou de Gass, mais les signaux étaient trop forts pour qu’elle les ignore.Et de savoir que ces symptômes ne découlaient que de son besoin croissant d’indépendance n’arrangeait rien.La liberté, elle en avait une conscience pointue, s’achevait toujours par-derrière.En guise de distraction, elle disposait heureusement du duo Chad/Sevni, les acteurs exceptionnels d’une comédie surannée mais d’un burlesque implacable.L’amant soupçonneux et poli qui jouait les naïfs triomphateurs, face au prétendant jaloux, très attentif, qui s’effaçait bouche cousue en le criant haut et fort.Gass : On se connaît, non ?Deen : Je ne pense pas, je connais très peu de monde et je n’oublie jamais personne.Gass : Vous avez raison, vos traits ne s’oublient pas… Mais c’est votre voix, il me semble…Deen : Ah, ma voix ! On me dit toujours que j’aurais pu être chanteur, à un nez, un front et un menton près.Gass : Vous savez, l’apparence extérieure…Deen : Oui, je sais, mais à l’intérieur je ne suis pas très beau non plus.Peut-être était-ce qu’il avait défoulé son alacrité par anticipation, en tout cas, Elyia supportait mieux la stupidité déclinante de Deen que celle de Gass en constante progression.C’était comme si, dans leur illusoire adversité, Deen était mieux préparé à l’échec que Gass à la réussite.Par moments, elle les aurait volontiers plantés là avec leurs consciences à poil long pendant entre les jambes.À d’autres, elle se félicitait joyeusement de n’avoir pas fait plus que l’amour avec l’un et la guerre avec l’autre.D’une façon générale, elle estimait que ces deux activités, finalement, ne nécessitaient qu’un minimum d’état d’âme.Leur quatrième rencontre au sommet se déroula comme les précédentes, à cette exception notable que Deen surgit alors que Gass répondait à la mélopée saccadée d’Elyia d’un ahan laborieux.Ce qui les mit tout de suite tous trois très à l’aise, d’autant que le flagrant délice s’effectuait dans le patio, à cheval sur la fontaine.Le plus naturellement possible, Elyia passa de la position assise à la station debout en rabaissant sa jupe sur les cuisses, avant de se baisser avec beaucoup moins de naturel pour passer la deuxième jambe dans sa culotte et la remonter.Cette pudique élégance profita mal à l’embarras de Gass qui enfourchait la margelle de ses jambes dénudées jusqu’à l’abdomen.Toutefois, Deen n’éclata de rire que lorsque la précipitation à enfiler chaussures et pantalon de son assimilé rival s’acheva du mauvais côté de la margelle.Plouf !Elyia fit alors un choix crucial : elle profita du fou rire de Deen pour libérer sa gêne en s’associant à son explosion zygomatique.Évidemment, s’il avait su combien nodal était ce point de leurs relations, Gass les aurait rejoints.Mais, dans sa maladresse confuse, il préféra prolonger leur hilarité d’un gag ou deux avec une chaussure aussi gauche et dégoulinante que lui, et sans le moindre soupçon d’humour.Les minutes s’écoulèrent ensuite comme des minutes doivent le faire quand un incident rebondit sur la muraille méchamment ébréchée d’un personnage à contre-courant.Chaque fois que le regard fuyant de Gass se faisait accrocher par l’une ou l’autre des paires d’yeux présentes, il y faisait perler une larme d’un rire qui renaissait torrent, et provoquait une nouvelle lézarde dans son mur de respectabilité.Gass commença à reprendre contenance quand Deen, que ses côtes pliaient d’une quinte douloureuse, s’assit dans la flaque que l’électronicien avait laissée sur la margelle.— Eh bien comme ça, remarqua Elyia, tout le monde aura mouillé sa culotte !Puisqu’elle avait déclenché leur fou rire général, Elyia prit sur elle de ramener le calme dès qu’elle parvint à conserver son sérieux plus d’une minute.— Bon.Tu en es où avec les indiscrétions de Mani dans les fichiers P.E.?Pour Gass, l’allusion à Mani évoquait sa disparition.Pour Deen, il s’agissait plutôt des conditions de son trépas.L’effet fut immédiat sur tous les deux.— Deux étapes, lança Gass.La période qui précède le voyage sur la côte Rouge d’abord : Mani cherche des traces d’Hherkron dans la hiérarchie de la Police d’État.Ce qui est curieux, c’est qu’elle sait comment s’y prendre et où chercher, comme si elle avait l’habitude de ce type de manipulations et qu’Axid avait déjà connaissance de Milé Dak…— Arrête ! l’interrompit Elyia.Cela va à l’encontre de ce que nous savons.Qu’est-ce qui…— J’ai suivi les accès-mémoire du poste de Mani, probablement de la même façon que Milé Dak.Or, tout est sauvegardé et indestructible.Mani ne fouille pas au hasard, elle plonge directement dans les affaires Milé Dak dès qu’elle acquiert la certitude qu’Hherkron y est lié d’une façon ou d’une autre.Ce fut au tour de Deen de se porter en faux :— Non.Nous sommes certains qu’Axid n’avait jamais entendu parler de Milé Dak avant que Mani ne l’informe de son existence.Gass écarta les mains en signe d’impuissance :— Je retransmets ce que dit l’ordinateur… Peut-être que Mani cachait certaines choses à Axid [ Pobierz całość w formacie PDF ]