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.« L’Alert… s’écria Tony Renault, montrant le seul bâtiment qui fût alors à ce mouillage.– Oui… mon jeune monsieur, l’Alert… répondit le patron du canot.Un joli navire, je vous assure !– Vous connaissez le capitaine Paxton ?… demanda Louis Clodion.– Je ne le connais point, et il est rarement venu à terre.Mais il passe pour un excellent marin, et il a un bon équipage sous ses ordres.– Quel beau trois-mâts !… s’écriait Tony Renault, dont l’admiration était largement partagée par son camarade Magnus Anders.– C’est un véritable yacht ! » dit Roger Hinsdale dont l’amour-propre fut flatté que Mrs Kethlen Seymour eût mis ce superbe bâtiment à leur disposition.Un quart d’heure après, le canot accostait l’Alert au bas de l’échelle de tribord.On le sait, ainsi que cela avait été convenu, le patron et ses deux hommes étaient restés dans le canot, qui reprit aussitôt la direction du port.On sait aussi dans quelles conditions les présentations furent faites, comment Harry Markel reçut les voyageurs sous le nom du capitaine Paxton.Après cela, John Carpenter, en qualité de maître d’équipage, offrit ses services et proposa aux passagers de les conduire au carré, où leurs cabines étaient préparées.Auparavant, M.Patterson crut devoir se dépenser en nouveaux compliments à l’adresse du capitaine.Il se félicitait que Mrs Kethlen Seymour eût confié le sort de sa jeune troupe d’excursionnistes à un commandant aussi distingué et de si excellente réputation dans le monde maritime… Sans doute, puisqu’ils se hasardaient à fouler le sein de Téthys, ils s’exposaient à quelques dangers… Mais, avec le capitaine Paxton, sur un aussi bon navire que l’Alert, avec un équipage aussi expérimenté, on pouvait braver les colères de Neptune…Harry Markel restait froid, impassible, devant ce débordement de congratulations.Il se contenta de répondre que ses hommes et lui s’emploieraient de leur mieux pour que les passagers de l’Alert eussent toute satisfaction pendant ce voyage.Et, maintenant, il s’agissait de visiter le navire « depuis le fond de la cale jusqu’à la pomme des mâts », ainsi que le répétait Tony Renault.Que cela dût intéresser au plus haut point ces jeunes garçons, on ne saurait s’en étonner.N’était-ce pas la demeure, la ville flottante qui leur avait été choisie pour une saison de trois mois ?… N’était-ce pas comme une partie d’Antilian School, détachée du Royaume-Uni, qu’ils allaient habiter durant ce voyage ?…Ce fut, en premier lieu, le carré, à l’intérieur de la dunette, où devaient être pris les repas en commun, la table de roulis au milieu, les bancs avec leurs dossiers mobiles, les lampes et leurs suspensions à la cardan, les divers ustensiles accrochés à la partie du mât d’artimon qui traversait la table, la claire-voie grillagée que pénétrait largement la lumière du dehors, l’office, dans lequel assiettes, carafes, verres et autres objets étaient assujettis contre le roulis et le tangage.Puis, en abord, de chaque côté, s’ouvraient les cabines des passagers, pourvues de leurs cadres, de leur toilette, de leur petite armoire, éclairées par un hublot à verre lenticulaire percé dans les parois de la dunette.C’était en ces cabines que seraient groupés les boursiers par nationalité : – à bâbord, Hubert Perkins et John Howard dans la première, Roger Hinsdale seul dans la seconde, Louis Clodion et Tony Renault dans la troisième, – à tribord, Niels Harboe et Axel Wickborn dans la quatrième, dans la cinquième, Albertus Leuwen, et, dans la sixième, Magnus Anders.Quant à la cabine réservée à M.Horatio Patterson, qui faisait pendant à celle du capitaine, à droite en entrant dans le carré, elle prenait vue sur le devant de la dunette, un peu plus spacieuse que celles de ses jeunes compagnons.À la rigueur, il aurait pu se considérer comme le second de l’Alert, et aurait eu le droit de porter deux galons sur les manches de sa redingote.Il va sans dire que la prévoyance de Mrs Kethlen Seymour n’avait rien oublié de ce qui pouvait assurer le confort et l’hygiène des jeunes Antilians.Qu’il n’y eût point de médecin à bord, soit, et vraiment il n’y avait lieu de prévoir ni maladie ni aucun accident grave pendant cette traversée.Le mentor saurait bien réprimer les imprudences des plus audacieux de la bande.Cependant la pharmacie de l’Alert était amplement fournie des drogues d’un usage courant.Et puis, en cas de mauvais temps, vent et rafales, les passagers pourraient se vêtir en matelots.Ni les surouets ni les capotes et pantalons de toile cirée ne manquaient dans chaque cabine.On ne s’étonnera pas si Tony Renault et quelques autres voulurent se « mateloter » dès leur arrivée à bord.Pour ce qui concerne M.Horatio Patterson, fidèle au chapeau de haute forme, fidèle à la redingote noire, fidèle à la cravate blanche, il eût cru indigne de son caractère et de sa respectabilité d’endosser la vareuse marine et de se coiffer du surouet traditionnel.Ce n’était pas, du reste, par ce temps calme, sur les tranquilles eaux de cette baie de Cork, alors que le trois-mâts ne ressentait même pas les ondulations de la houle, qu’il y avait lieu de rien changer à ses habitudes.À la condition que Mrs Patterson se fût trouvée près de lui, il ne lui aurait pas semblé qu’il eût quitté son appartement d’Antilian School [ Pobierz całość w formacie PDF ]