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.- Désolé, ça ne me suffit pas.Je ne veux pas servir de bon mot dans une comédie pour le club de thé‚tre de Dieu.Pas si je peux l'éviter.Et je ne crois pas qu'aucun de vous envisage sérieusement d'aller là-bas.C'est de la folie pure.- Et Mary ? demanda Steve.Tu veux la laisser ? Est-ce que tu peux la laisser ?- Pourquoi pas ? ªJohnny eut un petit rire comme un aboiement.mais pas sans amusement, et il vit Steve grimacer et se détourner, dégo˚té.Johnny chercha à nouveau des animaux des yeux, mais la voie était libre.Le gosse avait peut-être raison: Tak voulait qu'ils partent, il leur avait ouvert la porte.´ Je ne la connais pas plus que les bouseux qu'il - que ça, si vous préférez - a tués dans ce patelin.Presque tous étaient probablement déjà si abrutis qu'ils n'ont même pas su qu'ils mouraient.Mais vous ne voyez donc pas à quel point tout cela est inutile ? Si tu réussis, Steve, quelle sera ta récompense ? Une carte de membre à vie du club du Hibou ?- qu'est-ce qui t'est arrivé ? demanda Steve.C'est toi qui t'es avancé vers ce couguar énorme et lui as fait sauter la cervelle.Tu étais comme un tigre toi-même ! Alors je sais que tu as des tripes.Tu en avais, en tout cas.qui te les a volées ?- Tu ne comprends rien.C'était sur le coup.Tu sais quel est mon problème ? Si tu me donnes une occasion de réfléchir, je la saisis.ªIl fit un autre pas en arrière.Aucun Dieu ne l'arrêta.´ Bonne chance, les gars.David, je ne sais pas ce que tu en feras, mais tu es un petit jeune homme extraordinaire.- Si vous partez, c'est fini ! dit David, toujours contre la poitrine de son père, de telle façon que ses paroles étaient étouffées, mais pourtant audibles.Vous brisez la chaîne.Tak gagne.- Oui, mais si on se fait la belle, ce sera nous les gagnants.ªJohnny rit à nouveau.Le son de ce rire lui rappela les cocktails mondains o˘ les mêmes rires ineptes saluaient des traits d'humour ineptes, tandis qu'en fond sonore un groupe de jazz inepte interprétait de façon inepte des vieux airs ineptes comme Ćonnaissez-vous la route de San José ? ª et ´ Papa aime le mambo ª.C'était le rire qu'il avait fait entendre en sortant de la piscine au Bel-Air, sa bière toujours à la main.Et alors ? Il pouvait rire comme il voulait.Après tout, il avait reçu un prix littéraire national, un jour.´ Je vais prendre une voiture près du bureau de la mine.Je vais foncer jusqu'à Austin, et là je passerai un coup de fil anonyme à la police pour leur dire que c'est la merde à Désolation.Ensuite, je prendrai des chambres au motel Best Western du coin et j'attendrai plein d'espoir que vous veniez les occuper.Dans ce cas, ce sera ma tournée.D'une façon ou d'une autre, je quitte mes frères ce soir.Je crois que Désolation m'a guéri à jamais de la sobriété.ªIl sourit à Steve et Cynthia qui se tenaient côte à côte àl'arrière du camion, enlacés.´ Vous êtes fous, tous les deux, de ne pas venir avec moi, vous savez.Ailleurs, vous pourriez être bien ensemble.Je le vois.Ici, vous ne serez jamais que des can tahs pour le dieu cannibale de David.ªIl se détourna et s'éloigna, la tête baissée, le coeur battant.Il s'attendait à être poursuivi par des cris de colère, des invectives, peut-être des supplications.Il était prêt pour les unes comme pour les autres, et peut-être que la seule chose qui aurait pu l'arrêter était exactement ce que Steve Ames dit, d'une voix basse, presque sans timbre, la voix d'un homme qui énonce simplement un fait:´ Je n'éprouve plus aucun respect pour toi.ªJohnny se retourna, plus blessé par cette simple déclaration qu'il ne l'aurait cru possible.´ Pauvre de moi, dit-il, voilà que j'ai perdu le respect d'un homme qui a jadis assumé la responsabilité de porter les bagages de Steven Tyler ! Putain de merde !- Je n'ai lu aucun de tes livres, mais j'ai lu cette nouvelle que tu m'as donnée, et j'ai lu ce livre sur toi, dit Steve, celui du professeur de l'Oklahoma.Je crois que tu as été un sacré fouteur de merde, un poison pour tes femmes, mais tu es allé au Viêt-nam sans armes, pour l'amour de Dieu.et cette nuit.le couguar.que reste-t-il de tout ça ?- C'est parti comme la pisse le long d'une jambe d'ivrogne, dit Johnny.Je suppose que tu ne crois pas que cela puisse arriver, mais si.Dans mon cas, la dernière goutte est tombée dans une piscine.C'est pas absurde ? ªDavid rejoignit Steve et Cynthia à l'arrière du camion.Il était toujours aussi p‚le et aussi épuisé, mais il semblait calme.Śa marque est sur vous, dit-il.Il vous laissera partir, mais vous regretterez de ne pas être resté quand vous commencerez à le sentir sur votre peau.ªJohnny considéra l'enfant un long moment, luttant contre l'envie de revenir vers le camion - luttant de toute la force de sa volonté.Álors je m'aspergerai de lotion après-rasage, dit-il.Salut, jeunes gens.Vivez bien.ªIl s'éloigna aussi vite qu'il put.Plus vite, il aurait couru.Le silence tomba dans le camion.Ils regardèrent Johnny jusqu'à ce qu'il disparaisse, et personne ne dit rien.David, dans les bras de son père, ne s'était jamais senti aussi creux, aussi vide, aussi vaincu.C'était terminé.Ils avaient perdu.Il donna un coup de pied dans une des bouteilles de Jolt vides et la regarda rouler jusqu'à la paroi du camion, o˘ elle rebondit et revint s'arrêter contre.´ Regardez, dit David en s'avançant, le portefeuille de Johnny.Il a d˚ tomber de sa poche.- Pauvre chéri, dit Cynthia sans aucune compassion.- «a m'étonne qu'il ne l'ait pas perdu plus tôt, dit Steve du ton monocorde de celui dont les pensées sont tout àfait ailleurs
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