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.Ce n’était plus qu’un assemblage de pierres grises parmi tant d’autres édifices géants, avec çà et là des trouées qui s’ouvraient sur les falaises et les différents bras du fleuve.Cette partie de son existence, elle était en train de l’exciser.Mieux valait que l’opération fût faite proprement.Elle devait avoir les idées claires en prévision de la suite.La suite, c’était tout simplement la guerre.Ce n’était pas souvent qu’une force de guerre surgissait des masses dosadies pour disputer sa place aux structures du pouvoir.La force que Jedrik avait levée allait insuffler la peur à des millions d’individus ; néanmoins, pour le moment, c’étaient les craintes d’une poignée de personnes qui l’intéressaient, et le premier concerné était Havvy.Il pilotait avec sa maîtrise habituelle, parfaitement compétent mais sans plus.Cela n’empêchait pas ses phalanges d’être blanches autour de la barre tandis que ses muscles saillaient sous sa peau.C’était bien le Havvy qu’elle connaissait qui se trouvait encore à côté d’elle, et non une de ces entités maléfiques et perfides enrobées de chair dosadie.Là résidait l’utilité de Havvy, et aussi son point faible.Il portait la marque de Dosadi.Il était souillé, corrompu.C’était une chose qui ne pourrait pas être admise chez McKie.Havvy semblait posséder assez de bon sens pour la craindre.Tout en observant le paysage devant elle, Jedrik se plaisait à laisser monter la tension.Il y avait peu de circulation.Tous les véhicules étaient lourdement blindés.Derrière chaque tube d’accès, on devinait dans l’ombre des yeux aux aguets et des armes pointées.Mais tout paraissait normal.Il était encore trop tôt pour que retentisse l’hallali derrière une Liaitrice en fuite.Ils franchirent sans problème le premier poste fortifié.Les gardes, nonchalants mais efficaces, jetèrent à peine un coup d’œil au pliqueur et aux brassards d’identification de ses occupants.Ce n’était qu’une opération de routine.Le danger, avec les activités de routine, se disait-elle, c’était qu’elles devenaient très rapidement ennuyeuses.L’ennui atrophie les sens.C’était une chose contre laquelle ses collaborateurs et elle mettaient sans cesse en garde les combattants qu’ils étaient en train de former.L’armée nouvelle qui allait surgir sur la scène dosadie provoquerait peut-être quelques surprises.À mesure qu’ils s’éloignaient du centre, les rues devenaient plus larges et plus dégagées.On commençait à voir quelques jardins ornementaux, aux plantes vénéneuses mais splendides.Le feuillage, dans l’ombre, avait des couleurs pourpres.Entre les bouquets de végétation, la terre nue était perlée de gouttelettes corrosives, une manière entre les autres sur Dosadi de protéger son territoire.À ceux qui voulaient apprendre, Dosadi avait beaucoup à donner.Jedrik se tourna de côté pour mieux étudier Havvy.Il semblait se concentrer sur ses opérations de pilotage comme s’il avait mis de l’énergie en réserve.C’était, à vrai dire, la seule chose qu’il savait faire.Il paraissait au courant de ses propres lacunes et se rendait certainement compte que beaucoup se demandaient comment il avait eu ce poste de chauffeur, même à un échelon moyen, alors que les garennes regorgeaient d’individus prêts à tout pour monter d’un pas dans la hiérarchie.Visiblement, Havvy détenait des renseignements secrets qu’il monnayait sur un marché occulte.Il fallait qu’elle mette le doigt maintenant sur ce marché occulte.Sa démarche devait paraître légèrement maladroite, comme si les événements de la journée l’avaient troublée.« Est-ce qu’on peut nous entendre ? » demanda-t-elle.Cela ne faisait aucune différence en ce qui concernait ses plans, mais une telle question trahissait précisément le genre de faiblesse qu’il allait interpréter exactement comme elle le désirait.« J’ai déconnecté le système de transmission comme la dernière fois », dit-il.« Si quelqu’un vérifie, on croira que c’est une panne.»Il n’y a que toi pour croire ça, pensa-t-elle.C’était exactement le niveau de réponse infantile qu’elle attendait de lui
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