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.Après cet épisode, Ayla ne nota pas tout de suite de changement notable.Ils partaient toujours chasser tous les trois.Mais la poursuite de la jument était bien souvent un simple exercice et le coup d’épieu d’Ayla de moins en moins nécessaire.Si elle voulait un morceau de viande, elle se servait la première.Si la peau l’intéressait, Bébé la laissait dépecer l’animal.Dans une troupe de lions, le mâle dominant avait toujours le droit aux plus beaux morceaux et il se servait le premier.Mais Bébé était encore jeune.Il n’avait jamais eu faim et était habitué à ce qu’Ayla ait le rôle dominant.Malgré tout, à l’approche du printemps, il commença à quitter la caverne et à partir en exploration.Ses absences ne duraient pas longtemps, mais elles étaient fréquentes.Un jour, quand il rentra, il était blessé à l’oreille.Ayla en déduisit qu’il avait rencontré d’autres lions.Elle se dit que Whinney et elle ne lui suffisaient plus : il avait maintenant besoin de ses congénères.Elle soigna l’oreille blessée.Le lendemain, Bébé ne la quitta pas d’une semelle et, le soir, lorsqu’elle fut couchée, il vint se blottir contre elle et chercha ses doigts pour les sucer.Il ne va pas tarder à me quitter, se dit Ayla.Il a besoin de vivre en bande, que des lionnes chassent pour lui et qu’elles lui donnent des lionceaux qu’il puisse dominer.Cette constatation lui remit en mémoire les paroles d’Iza.« Pars à la recherche de ton peuple et du compagnon qui t’est destiné », lui avait dit la guérisseuse.Le printemps sera bientôt là, se disait Ayla.Moi aussi, il va falloir que je parte.Mais pas tout de suite.Bébé a beau être énorme et beaucoup plus développé que les lions du même âge, ce n’est pas un adulte.Il a encore besoin de moi.Les crues printanières réduisirent soudain leur liberté d’action.C’est Whinney qui en souffrit le plus.Quand Ayla voulait sortir, elle empruntait le raidillon qui menait aux steppes au-dessus de la caverne.Bébé n’avait aucun mal à la suivre dans son escalade.En revanche, ce passage était trop escarpé pour Whinney.Elle dut attendre la décrue pour pouvoir emprunter à nouveau le sentier qui menait à la rivière.Mais, même alors, elle restait irritable.Ayla se rendit compte que quelque chose n’allait pas le jour où Bébé reçut un coup de sabot.C’était vraiment surprenant.La jument avait toujours fait preuve d’une patience d’ange à l’égard du jeune lion.Il lui arrivait parfois de le mordre pour le rappeler à l’ordre, mais jamais encore elle n’avait rué pour le chasser.Ayla pensa d’abord que ce comportement étrange était lié à la longue période d’inactivité que venait de connaître la jument.Puis elle se dit qu’il n’était pas normal que Bébé se soit permis une incursion sur le territoire de Whinney qu’habituellement il respectait.Il avait dû être attiré par quelque chose d’inhabituel.En s’approchant de la jument, la jeune femme prit conscience d’une forte odeur qu’elle avait vaguement notée depuis qu’elle était réveillée.La jument avait la tête basse, les jambes arrière écartées, la queue relevée sur le côté gauche.Son orifice vaginal était gonflé et agité de contractions.Après avoir jeté un coup d’œil à Ayla, elle poussa un cri perçant.Dans un premier temps, la jeune femme se sentit soulagée.Voilà donc le problème, se dit-elle.Elle savait que les femelles avaient un cycle et qu’en général, chez les herbivores, l’accouplement avait lieu une fois par an.Pendant la saison des amours, les mâles se battaient souvent pour avoir le droit de s’accoupler et c’était la seule époque de l’année où mâles et femelles se mélangeaient, même ceux qui, en temps normal, chassaient séparément ou vivaient dans des troupeaux différents.La saison des amours intriguait Ayla, au même titre que d’autres comportements qu’elle avait observés chez les animaux, comme, par exemple, le fait que chaque année le cerf perde ses bois et que ceux-ci repoussent, plus grands encore que l’année précédente.Quand elle était enfant, Creb se plaignait toujours qu’elle pose trop de questions au sujet de ce genre de choses.Il ne savait pas pourquoi les animaux s’accouplaient, même si, une fois, il s’était avancé jusqu’à dire que les mâles affirmaient ainsi leur domination sur les femelles ou que, comme les hommes, ils satisfaisaient leurs besoins.Au printemps précédent, Whinney avait déjà réagi aux hennissements de l’étalon qui se trouvait dans les steppes, au-dessus de la caverne, mais elle n’avait pu aller le rejoindre.Cette fois-ci, son besoin de s’accoupler semblait beaucoup plus fort et Ayla avait beau la caresser, elle continuait à pousser des cris perçants.Comprenant soudain ce que cela signifiait, Ayla sentit son estomac se contracter.Elle s’appuya contre la jument, exactement comme le faisait Whinney quand elle était inquiète ou effrayée.Whinney allait la quitter ! C’était tellement inattendu ! Préoccupée par l’avenir de Bébé et ses propres projets, Ayla n’avait pas eu le temps de s’y préparer.Elle avait oublié que la saison des amours allait revenir pour Whinney et qu’elle aurait alors besoin de trouver un étalon.Le cœur déchiré, Ayla quitta la caverne et fit signe à Whinney de venir avec elle.Lorsqu’elles se retrouvèrent sur la plage, elle enfourcha la jument.Bébé s’apprêtait à les suivre mais Ayla fit le geste : « Arrête ! » Elle ne voulait pas que le lion des cavernes les accompagne.Bébé ne pouvait pas savoir qu’elle ne partait pas chasser et elle dut à nouveau refaire le même geste.Impressionné par sa détermination, le lion s’immobilisa et les regarda s’éloigner.Dans les steppes, il faisait chaud et humide à la fois.Le soleil avait réussi à percer le brouillard matinal.Il brillait maintenant au centre d’un halo brumeux et son éclat faisait paraître le bleu du ciel plus pâle encore qu’il ne l’était déjà.Les légères brumes, provoquées par la neige en train de fondre, adoucissaient les contours sans limiter la visibilité et des poches de brouillard s’accrochaient encore au fond des endroits les plus humides [ Pobierz całość w formacie PDF ]