[ Pobierz całość w formacie PDF ]
.— Plus tard, dit Nefret.— Demain, dis-je.Je me suis souvenue…Il était tard l’après-midi suivant quand je me réveillai pour la seconde fois, me sentant presque redevenue moimême.J’étais dans mon propre lit, et le Grand Chat de Ré était lové à mes pieds.Les rayons du soleil striaient l’atmosphère et il y avait un parfum de fleurs.Emerson était assis à côté de moi.Quand je m’éveillai, il bondit et posa gentiment ses grandes mains sur mes épaules.— Ne bougez pas, Peabody.Fatima, prévenez Nefret qu’elle s’est réveillée.Avec précaution, je tournai la tête.Sur la table à côté du lit, il y avait un énorme bouquet de fleurs plantées au hasard dans un vase– roses, zinnias, soucis, bougainvillées, pointaient dans toutes les directions dans une horrible confusion de couleurs.Les larmes m’en vinrent aux yeux.— Oh, Emerson ! Les avez-vous ramassées pour moi ?Il ne répondit pas.La main qui caressa ma joue était couverte d’égratignures.— Tout le monde est passé demander de vos nouvelles, dit Nefret.Daoud et Selim, Mr Winlock et Mr Barton, et la moitié du village de Gourna– y compris une chèvre curieuse– et aussi Marjorie Fisher, Miss Buchanan et une douzaine d’autres.Les Vandergelt sont encore là.— Comme c’est gentil, dis-je.Dites leur de rentrer.— Mère, vous ne devez pas vous surmener.S’il y a trop de visiteurs…— Ils me ranimeront, déclarai-je.Et je veux voir Ramsès, et David, et…— Très bien, dit Nefret résignée, juste quelques minutes.Promettez-moi que vous resterez tranquille sans parler.— Mais je dois parler, j’ai beaucoup de choses à dire.— Je vous donne dix minutes,Mère, dit Nefret tandis que son visage anxieux s’éclairait d’un sourire.Pas une de plus.Ils entrèrent en foule dans la chambre, et la vue de tous ceux que j’aimais fit grandement remonter mon moral.— Vous allez bien, mon garçon ? demandai-je à Ramsès.(Il hocha la tête sans pouvoir parler.) Parfait ! J’ai entendu presque tout ce que vous avez dit à Katchenovsky.Qu’avez-vous fait de lui ? — Il est à l’hôpital, dit Emerson.Ramsès l’a pas mal massacré mais il est vivant– et il devra répondre d’une tentative de meurtre.— Je suis désolée pour lui, disje.C’était un érudit prometteur, je pense, et certainement un homme bien avant que la tentation n’ait eu raison de lui.Sa confession éclaire ce qui restait inexpliqué dans ma liste.Adrian Petherick n’était coupable de rien, sauf de brutalité envers sa sœur.— Vous ne devez pas trop parler, dit Nefret en me tâtant le front.— Alors il faut que ce soit Ramsès qui parle.Que diable– hum– que contenait ce papyrus ?— J’en ai fait une transcription rapide, dit Ramsès en sortant un papier de sa poche.Il y a des parties endommagées ou manquantes, aussi j’ai rempli les vides du mieux que j’ai pu.C’est la confession du voleur d’origine qui décrit où et comment il a trouvé la statue d’or.« J’ai pris l’image du dieu dans sa tombe de la Grande Place.Bakenamen fils de Ptahmose a pris l’autre image et Sebekhotep le dessinateur les anneaux d’or et le collier de pierres précieuses.Les gardes de la nécropole sont venus et ils ont pris Sebekhotep et Bakenamen, mais j’ai fui avant qu’ils ne me voient.Maintenant la maladie a immobilisé mes membres, les dieux me punissent pour mon crime, et je ne peux pas rapporter l’image du dieu à sa place.Alors c’est à vous que je l’offre, Dame de Turquoise, Dame de Miséricorde, pour que je ne puisse pas profiter de mon crime et que je reçoive votre pardon dans l’Au-delà ».— La Dame de Turquoise ? dit Nefret.N’est-ce pas la déesse Hathor ?— La Déesse d’or, dit Ramsès en souriant à sa femme.Il a enterrée la statue près de son temple, et c’est là qu’elle fut trouvée, il y a quelques années, par un voleur moderne.Au dernier endroit auquel on penserait– à Deir el Medina– où vivait le voleur il y a plus de trois mille ans.— Etonnant, s’exclama Bertie, ce doit être absolument unique, non ? — Il y a eu d’autres papyrus qui détaillaient des pillages de tombes avec les confessions des voleurs, dit Ramsès.Ils dataient de la XX° dynastie.Celui-ci est beaucoup plus ancien– de la XVIII° dynastie si mon analyse de la grammaire et de l’écriture est correcte.Cependant, c’est le seul cas avec la confession du voleur et la description de l’objet de son vol.— Je ne vois toujours pas pourquoi c’est si important.Sauf, bien sûr, au point de vue scientifique, ajouta-t-il avec un regard en coin vers Jumana.— Restez tranquille, Mère, dit Ramsès en posant légèrement ses doigts sur ma bouche déjà ouverte.— Il y reste deux tombes à trouver dans la Vallées des Rois, disje, d’une voix un peu étouffée par les doigts de mon fils.Abdullah me l’a dit.— Elle délire, dit Katherine avec un air anxieux.— Elle ne restera pas tranquille tant que vous serez tous là, dit Nefret en agitant un thermomètre sous mon nez.Dehors, tout le monde.*** Manuscrit H— Comment est-elle ce matin ? demanda Ramsès.Il connaissait trop bien les expressions de sa femme pour ne pas remarquer les légers signes de son inquiétude– deux rides entre ses fins sourcils arqués.— Un peu de fièvre, mais c’est sans doute normal.Je pense que je vais rester avec elle aujourd’hui.— Bien sûr, dit Emerson en repoussant la nourriture au bord de son assiette.Si quelqu’un ne reste pas avec elle pour l’immobiliser de force, elle va se lever et se surmener.Je vais rester aussi.— Ce n’est pas la peine, Père, dit Nefret.Elle a juste besoin de repos.Ramsès ne souhaitait pas partir non plus, mais il savait ce que Nefret n’avait pas dit : que sa mère avait plus de chance de pouvoir se reposer si personne ne restait à la maison.Il était prêt à argumenter avec son oncle si besoin était, mais Sethos accepta de les accompagner sans discuter.Une fois sur le chantier, Sethos se mit au travail avec plus d’énergie qu’il ne l’avait jamais fait et offrit même de tamiser les débris, repoussant d’un geste noble les doutes d’Emerson qu’il puisse le faire correctement [ Pobierz całość w formacie PDF ]