[ Pobierz całość w formacie PDF ]
.Elle avait sans doute trop souvent vu Nom de code : Nina.Ou alors, elle n’avait pas très envie d’affronter seule les couloirs d’Ernest-Pyle.À moins qu’elle ait soupçonné quelque chose de pas très catholique, que moi, malgré mes super pouvoirs divinatoires, je ne sentais pas.Ruth est bien plus fine que la plupart des gens… pour certains trucs, en tout cas.— Et s’ils te demandaient de retrouver d’autres enfants ? a-t-elle marmonné.— Évidemment qu’ils vont le lui demander, a répondu mon père.C’est tout le but de l’opération, justement.— Mais Jess en a-t-elle envie ?On prétend que les tests d’intelligence ne mesurent qu’un certain type de savoir.Ceux qui, parmi nous, ne les réussissent pas très bien – moi, par exemple – se consolent en se disant que, certes, Ruth a un QI de 167, mais qu’elle n’y connaît rien en garçons.Et Mike en a un de 153, sauf que, encore une fois, quels atouts possède-t-il quand il s’agit de relations humaines ? Aucun.Cependant, en posant cette question, Ruth démontrait qu’elle avait tout ce qu’il fallait dès lors qu’on en venait à la compréhension d’autrui et à l’empathie.Elle avait tapé en plein où le bât blessait.Parce qu’il était exclu que je remette le couvert.Pas après Sean.Pas tant qu’on ne m’aurait pas convaincue que les enfants que je retrouvais tenaient réellement à l’être.Contrairement à Sean.— Ce dont elle a envie ne compte pas, est intervenu Mike.Elle a, envers la société, l’obligation morale de partager ce… ce machin.Ruth a aussitôt fait machine arrière.Il était hors de question qu’elle s’oppose aux diktats de son bien-aimé.— Tu as raison, Michael, a-t-elle acquiescé en battant des cils derrière ses lunettes.Oubliez ce que je viens d’écrire à propos de ses talents en matière d’empathie.— Ils ne la forceront à rien, a protesté mon père.Il s’agit du gouvernement américain, que diable ! Les droits constitutionnels de Jess sont garantis.Tout ira bien.Le plus triste, c’est que, sur le moment, j’ai vraiment cru qu’il avait raison.Vraiment.14Crâne, située à environ une heure de route de ma ville, avait fait partie des nombreuses bases militaires que le gouvernement avait fermées dans les années quatre-vingt.Du moins, elle était censée en avoir fait partie.Cependant, pour une raison quelconque, ça ne s’était jamais produit.En tout cas, pas entièrement, en dépit des histoires que le journal local avait rapportées à propos d’employés du coin, types de la maintenance ou cuisiniers, qui avaient perdu leur boulot.Les chasseurs de l’armée qui passaient leur temps à franchir le mur du son au-dessus de nos têtes n’avaient pas disparu, eux, et des gars en uniforme continuaient à fréquenter régulièrement les restaurants de mon père, alors que la base avait soi-disant bouclé ses portes depuis longtemps.Dans sa période la plus paranoïaque, Douglas s’était entêté à soutenir que Crâne était comme la Zone 51[34].Cet endroit où l’armée jure ne pas posséder de base, ce qui n’empêche pas les gens d’y apercevoir des éclairs de lumière jusque tard dans la nuit.Lorsque j’y suis arrivée, rien ne laissait entendre que quiconque s’efforçait de cacher qu’elle était encore ouverte.Et elle n’avait pas l’air négligé non plus.Le lieu était plutôt coquet, pelouses soigneusement tondues, et chaque chose à sa place.Je n’ai pas aperçu de hangars géants dissimulant des vaisseaux spatiaux, quoiqu’ils aient fort bien pu les planquer dans des souterrains, rappelez-vous Indépendance Day.Tout de suite après m’avoir présentée à sa collègue l’Agent Spécial Smith, laquelle arborait de jolies perles à ses oreilles et paraissait avoir remplacé son ancien équipier, l’Agent Spécial Davies (en congé maladie… houps ! ma faute), l’Agent Spécial Johnson nous a montré, à mon père et à moi, la chambre où je serais logée.Plutôt chouette d’ailleurs, un peu comme à l’hôtel, avec télé, téléphone, et tout le tralala.Pas de fontaine à limonade, ce qui m’a tranquillisée.Puis l’Agent Spécial Smith nous a conduits dans un autre bâtiment, où nous avons rencontré des mecs de l’armée, un colonel qui m’a serré la main trop fort et un lieutenant boutonneux qui n’a pas arrêté de reluquer mon jean comme si c’était des cuissardes.Ensuite, le colonel nous a amenés dans un troisième immeuble, où un tas de toubibs ont paru super excités de me voir et ont affirmé à mon père que j’étais entre les mains des meilleurs.Malgré ces assurances et son envie de regagner ses restaurants, mon père refusait de partir et posait des questions à tout-va.Genre : l’Agent Spécial Smith l’appellerait-elle au cas où j’aurais besoin de quelque chose au beau milieu de la nuit ? Qui veillerait à ce que je mange correctement ? C’était des plus gênants [ Pobierz całość w formacie PDF ]