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.» Ce contact revécu avec intensité se reflète dans le canal central, incréé et constitué de la force suprême{40}, dans la zone des organes génitaux.Il produit à lui seul, même sans le contact effectif d’une femme, un ébranlement de la force, consistant précisément en une telle sensation tactile intérieure.« Le plaisir perçu par le contact avec une femme suscite la béatitude, ce plaisir de l’immensité (Brahman) est une réalité autonome qui réside en nous-mêmes{41} »26Le rituel sexuel, Maïthunaet la voie de la main gaucheDans les réunions tantriques au Cachemire, les adeptes qui pratiquent le rituel sexuel sont placés à la gauche du maître, les autres à sa droite.De là vient l’expression « Voie de la main gauche », « Voie de la main droite ».Comme ils sont assis en cercle, il y a un moment où la gauche n’est plus différente de la droite.Par extension, ceux qui pratiquent les trois M, c’est-à -dire consomment de la viande (mâmsa) à l’occasion, de l’alcool ou des substances hallucinogènes (madya) et pratiquent l’union sexuelle (maïthuna) sont considérés comme pratiquants de la main gauche.Mais plus généralement, on peut dire qu’un maître authentique pratique avec l’intégralité de ce qui est et que même sans avoir reçu de transmission sexuelle on peut être considéré comme pratiquant de la main gauche lorsque les émotions et les sentiments intenses sont intégrés à la voie.Même le maître le plus doux, sera à l’occasion un maître de la main gauche lorsqu’il faudra que le disciple affronte sa peur fondamentale.Lorsque j’étais face à Devî, la sensation constante était qu’elle jouissait simultanément de tout le spectre des possibilités humaines et que son initiation faisait constamment appel aux deux voies, parfois même en l’espace de quelques secondes.C’est la manière dont je m’efforce de transmettre les enseignements.Fondamentalement, ces divisions sont des divisions d’universitaires puritains qui se servent de cette dualité pour condamner la voie de la main gauche.Ces divisions ne correspondent pas à la réalité.La plupart des maîtres tantriques se situent eux-mêmes comme pratiquants de la voie de la main gauche, même ceux qui vivent dans la chasteté.Le rituel de Maïthuna a fait couler beaucoup d’encre et rares sont les Occidentaux qui en ont reçu l’initiation par un maître authentique.Cette initiation, telle que je l’ai reçue, on l’aura compris par ailleurs à la lecture des textes d’Abhinavagupta, est celle du frémissement de tous les sens qui retournent ainsi à leur demeure qu’est la conscience.Pour nous, il n’y a pas de différence entre un rapport sexuel génital et le rapport sensoriel que nous entretenons avec la réalité qui nous entoure.Ce que les maîtres appellent la Grande Union fait parfois référence à l’union sexuelle, comme c’est le cas dans les stances 69,70 et 71 du Vijñânabhaïrava tantra mais, souvent, la Grande Union fait référence à l’union de la masse sensorielle et du monde comme il est dit dans le Vâtûlanâtha sûtra{42} : « La grande union procède de l’unification des sens et de leurs objets.» Pour le tantrikâ, l’activité ne mène pas à la conscience mais elle en procède et y retourne après s’être unie à l’objet.Rien ne vient de l’extérieur.La conscience coule telle une source vers le monde, le touche profondément, en son noyau incandescent et frémissant, et revient à la conscience dans une circulation continue.Maïthuna est la reconnaissance que cette liberté est déjà atteinte par l’aspirant et que le fruit du yoga est mûr.En aucun cas ce n’est un rituel dans le sens d’un acte magique qui permettrait de goûter à un état de plénitude qui nous ferait préalablement défaut.Pour prétendre à l’initiation, il faut avoir réalisé que le désir ne saurait se satisfaire d’un objet et que l’incandescence est ce qui demeure quand le désir de quelque chose est consumé
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