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.Mais les meilleures choses ont une fin et Richard est finalement libéré le 2 février 1194.Comme une brindille prête à s’embraser, la guerre entre Philippe et Richard enflamme immédiatement la France.Il y a des raisons politiques à cela : le roi de France veut agrandir son royaume dans ses frontières naturelles, le roi d’Angleterre veut conserver ses territoires continentaux.Mais au-delà de cette argumentation logique, il y a deux hommes qui se détestent.Ils sont si différents ! Richard est une force de la nature, un homme de guerre prompt à manier la hachette.Philippe, en revanche, se bat parce que l’époque l’exige, mais il est fait pour administrer ses États, améliorer le sort de ses contemporains, travailler pour le progrès.D’ailleurs, les armées françaises n’offrent pas une grande résistance devant les troupes anglaises, elles reculent partout.En réalité, il n’y a pas vraiment d’affrontement, mais seulement des fuites, des retraites, des percées, des villages brûlés, des châteaux pris et abandonnés…Le 3 juillet 1194 pourtant, sans doute par mégarde, les deux armées se retrouvent face à face dans la forêt de Fréteval, près de Vendôme.Richard charge à la tête de ses escadrons et les Français s’empressent de prendre la fuite.Ils détalent si vite que Philippe abandonne sur place sa belle vaisselle et ses cassettes d’argent.Plus grave peut-être, il laisse sur le champ de bataille ce qu’il appelle ses « archives », ses comptes qu’il emporte partout avec lui, selon l’usage.Au fond, songe-t-il, est-ce vraiment très judicieux d’emporter toute cette paperasse à la guerre ?Désormais, les archives royales ne voyageront plus.Elles resteront à Paris, derrière les murs épais et sûrs du Louvre.Ainsi, forcé par la nécessité, éclairé par l’expérience, Philippe Auguste crée l’ancêtre des Archives nationales !À force de jouer les fiers-à -bras, Richard Cœur de Lion finit comme il devait finir : en combattant.Le 26 mars 1199, en assiégeant le château de Châlus, dans le Limousin, il est grièvement touché par une flèche.La gangrène se déclare, il meurt onze jours plus tard.Les hostilités continuent, contre Jean sans Terre cette fois.Philippe vole maintenant de victoire en victoire, dépèce le royaume des Plantagenêts sur la terre de France et conquiert la Normandie, le Maine, la Touraine et bientôt le berceau Plantagenêt : l’Anjou et le Poitou.Finalement, Jean sans Terre est définitivement vaincu par le fils de Philippe, le futur Louis VIII, à La Roche-au-Moine le 2 juillet 1214.Pendant ce temps, papa terrasse l’empereur germanique Othon IV à la fameuse bataille de Bouvines, le 27 juillet 1214, et arrache ainsi la souveraineté capétienne à l’empire affaibli.Si Philippe Auguste a réussi son pari en battant militairement ses principaux rivaux, anglais, allemands mais aussi espagnols (vaincus à Muret en 1213), il a aussi réussi son Paris ! Dans les dernières années du XIIe siècle, la ville a pris son essor.En quelques décennies, la population a doublé, atteignant maintenant cinquante mille habitants ; les voies de communication se sont améliorées, le commerce est florissant, les foires et halles se sont développées.Paris est désormais l’une des plus grandes villes d’Europe, et surtout la capitale du plus puissant royaume de l’Occident.XIIIe siècleMAUBERT-MUTUALITÉL’Université prend son envolLettres blanches sur fond de céramique bleue, la station Maubert-Mutualité fait dans le genre classique made in RATP.Si ce n’était les sièges orange au design poussif des années quatre-vingt, tout serait parfait.En sortant, on peut se diriger vers le palais de la Mutualité, qui cache derrière sa façade discrètement Art déco les meetings contestataires de tout bord.On peut aussi aller dans l’autre sens pour découvrir la place Maubert, son marché, ses petites rues chargées d’histoire.Avant les transformations du second Empire, cette place était moins grande que celle d’aujourd’hui, plus allongée, encaissée et difficile d’accès.Le modeste terre-plein de la fontaine rappelle sa forme initiale, une espèce de triangle qui partait au nord jusqu’à la rue des Carmes et revenait dans le coude de la rue Lagrange.L’Université de Paris a connu ses prémices ici-même… en plein air ! Sur cette place Maubert, et aussi rue du Fouarre, les étudiants venaient écouter la parole des maîtres.Rue du Fouarre, place Maubert : pourquoi ?Fouarre… mot du vieux français qui signifiait « fourrage », parce que les jeunes gens à la curiosité intellectuelle en éveil venaient s’asseoir sur des bottes de foin à peine débarquées des bateaux qui naviguaient sur la Seine
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