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.Passez par la porte bleue et blanche.Le général Buckman, un peu à l’écart, écoutait.La voix de Peggy était mélodieuse et agréable.Sans doute Taverner éprouvait-il la même impression.Au moment, où celui-ci, l’air endormi et habillé à la va-comme-je-te-pousse, s’avançait vers la porte bleue et blanche, il l’arrêta.— Encore une chose.Je ne pourrai pas renouveler votre sauf-conduit si l’un quelconque de mes subordonnés l’annule.Vous avez compris ? Il vous faudra nous adresser une demande officielle pour qu’on vous établisse un jeu complet de papiers.Cela nécessitera un interrogatoire poussé mais… (Il envoya une bourrade à Jason.)… mais un six peut le supporter.— Entendu.Jason Taverner sortit du bureau.La porte bleue et blanche se referma derrière lui.Buckman enclencha l’interphone.— Herb, vérifiez qu’on lui colle bien un microémetteur et une ogive hétérostatique type 80.De façon qu’on puisse le pister et, si nécessaire, le liquider à tout moment.— Voulez-vous qu’on lui mette aussi un mouchard vocal ?— Oui, si vous pouvez le lui glisser dans la gorge sans qu’il s’en rende compte.— Je vais dire à Peggy de s’en occuper.Herbert Maime raccrocha.Est-ce que quelqu’un d’autre, un McNulty par exemple, aurait obtenu davantage de renseignements ? se demanda Buckman.Non.Parce que ce type ne sait rien.Tout bêtement.Il n’y a qu’une chose à faire : attendre que la lumière se fasse en lui et, à ce moment, être là, physiquement ou électroniquement.Exactement comme je le lui ai dit.Cependant, il est toujours possible que nous ayons mis le doigt sur quelque chose que les six sont en train d’organiser ensemble malgré l’animosité qu’ils éprouvent mutuellement.Il enfonça à nouveau la touche de l’interphone.— Herb, je veux qu’on surveille vingt-quatre heures sur vingt-quatre la chanteuse pop Heather Hart.Et demandez au fichier central les dossiers de tous ceux qu’on appelle les six.Compris ?— Cette référence est-elle portée sur les cartes perforées ?— Sans doute pas, répondit sèchement Buckman.Il est peu probable que quelqu’un ait songé à intégrer cette donnée il y a dix ans quand Dill-Temko était vivant et qu’il concoctait des formes de vie toujours plus extraordinaires.(Comme nous autres, sept, ajouta-t-il en aparté et non sans ironie.) Et nul n’y songerait aujourd’hui, maintenant que les six ont fait politiquement un fiasco.Vous êtes bien de mon avis ?— Oui mais je vais quand même voir.— Si les cartes sont programmées en ce sens, je veux aussi qu’on organise une surveillance de vingt-quatre heures sur vingt-quatre sur tous les six.Même si nous ne pouvons pas les repérer tous, qu’on file au moins ceux que nous connaissons.— Ce sera fait, monsieur Buckman.18— Au revoir et bonne chance, monsieur Taverner, lança la fille prénommée Peg, une fois arrivée à l’entrée principale de l’immense bâtiment gris de l’Académie.— Merci.Jason aspira une généreuse bolée d’air matinal empuanti par le smog.Me voilà dehors, songea-t-il.Ils auraient pu me coller tous les crimes sur le dos mais ils ne l’ont pas fait.— Et maintenant, qu’allez-vous faire, petit gars ? fit une voix féminine, toute proche et très rauque.C’était la première fois de sa vie que Jason, qui faisait plus d’un mètre quatre-vingts, se faisait traiter de « petit gars ».Il se retourna, ouvrit la bouche et vit alors la personne qui s’adressait à lui.Elle mesurait un mètre quatre-vingts, elle aussi.Sur ce plan, ils étaient à égalité.Mais, contrairement à lui, la femme portait un pantalon noir collant, une chemise de cuir rouge à franges, des anneaux d’or en pendants d’oreilles et une chaîne en guise de ceinture.Et aussi des chaussures à talons aiguilles.Dieu du ciel ! se dit Jason, effaré.Il ne lui manque qu’un fouet.— C’est à moi que vous parlez ?— Oui.(Le sourire de la femme révéla des dents décorées de signes du zodiaque en or.) Ils vous ont implanté des bidules avant de vous lâcher.Je pense qu’il vaut mieux que vous le sachiez.— Je le sais.Jason se demandait qui était cette femme.D’où elle sortait.— Entre autre, une bombe H miniaturisée qu’un signal radio émis de ce bâtiment peut faire exploser.Ça aussi, vous le saviez ?— Non, reconnut-il.— C’est comme ça qu’il fonctionne.Mon frère… Il discute gentiment avec vous en homme civilisé, et puis quelqu’un de son équipe, qui est énorme, vous greffe ces saloperies avant que vous ne franchissiez la porte.— Votre frère ? Le général Buckman ?Maintenant, il remarquait la ressemblance.Le même nez mince et étiré, les mêmes pommettes haut placées, le même cou gracieux et fuselé digne d’un Modigliani.Un port très aristocratique.Le frère et la sœur faisaient impression sur Jason.Donc, cette fille devait être également une sept.Il retrouva aussitôt toute sa méfiance tandis que ses cheveux se hérissaient sur sa nuque.— Je vais vous débarrasser de cela, dit-elle, souriant de tout l’or de ses dents, comme le général Buckman.— J’approuve.— Nous allons prendre mon aéromobile.Elle s’élança d’un pas souple et Jason se mit à trotter lourdement derrière elle.Quelques instants plus tard, ils s’installaient dans les sièges baquets du mobilo.— Je m’appelle Alys, se présenta-t-elle.— Jason Taverner, le chanteur et l’animateur de la télé.— Vraiment ? Je n’ai pas regardé un seul programme de télévision depuis l’âge de neuf ans.— Vous n’avez pas perdu grand-chose.Il ne savait même pas si c’était de l’ironie.Il s’en foutait sincèrement, tant il était fatigué.— Cette bombe a la taille d’un grain d’orge et elle est fichée comme une tique dans l’épaisseur de la peau.En principe, même si l’on sait qu’on vous en a greffé une sur le corps, on est incapable de la localiser.Mais j’ai fait un petit emprunt à l’Académie [ Pobierz całość w formacie PDF ]